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AMOUR TROUBADOUR EN CHANTANT
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  • Quête de connaissances oubliées avec un esprit troubadour. Partage de contes poétiques et de poèmes-chants d'amour, illustrés de photos de nature, pour célébrer l'Amour, la vie et les troubadours.
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11 mars 2012

Tréhorenteuc et la chapelle du Graal 1

Avertissement
Avant de poursuivre le récit de mon tour sur les traces de Merlin, je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps pour un compte rendu de la réunion des questeurs de Brocéliande à propos de Tréhorenteuc qui a eu lieu le soir même, après la fin de notre visite de Brocéliande.

Grâce à Fernand, j'ai aussi pu consulter les comptes rendus de leurs réunions de travail précédentes. Dans la mesure du possible j'ai vérifié les informations et je vous propose alors les liens. Parfois ce n'est pas possible lorsque ce sont des hypothèses originales, à vous de vous faire votre propre opinion, mais je préfère vous avertir, si vous désirez rester sur des chemins intellectuels bien balisés, ne continuez pas, attendez la reprise des prochains messages plus "touristiques"!
Vous pouvez aussi consulter cet excellent guide alphabétique fait par J-C Fichet sur le canton de Mauron, en particulier sur l'abbé Gillard, Sainte Onenne, Tréhorenteuc... Ici. Ou en PDF

Et pour une exceptionnelle visite en panoramique de l'église de Tréhorenteuc ou chapelle du Graal, et des environs, cliquer sur les photos pour le défilement des images une fois sur le site, ici.

Si vous arrivez sur ce message sans avoir suivi l'histoire de découverte de Brocéliande, une première présentation de Tréhorenteuc avec photos est sur ce blog: Merlin... IV, 6° étape : Tréhorenteuc.


L'abbé Gillard et la chapelle du Graal de Tréhorenteuc

bretagne-tours

bretagne-tours.com.L'abbe-Gillard


Le nom de l'abbé Gillard (1902-1979) est maintenant associé à Tréhorenteuc, voici donc les grandes lignes de ce que j'ai appris sur lui grâce aux Questeurs de Brocéliande afin de mieux comprendre l'originalité de son oeuvre.
On peut dire que l'abbé Gillard a été "nourri" par le Graal et lui a voué sa vie jusqu'au bout. Le Graal pour lui était clairement associé au Christ, mais aussi à un fond celtique ancien.

L'histoire commence lorsqu'il est démobilisé en 1940 vers Rodez, il a 38 ans. Dans une France en débâcle, occupée par endroits, il attend de reprendre son ministère en Bretagne. Intéressé par les légendes du Saint Graal, il visite en particulier Montségur, château cathare "du Graal" et Rennes-le-château où il découvre les travaux de l'abbé Saunière réalisés fin XIX°, début XX° siècle (l'abbé est décédé en 1917).

Déjà connu pour des idées originales mal vues par sa hiérarchie, l'abbé Gillard est enfin nommé dans la plus petite commune du diocèse, en Morbihan, Tréhorenteuc. Il sait que c'est une sanction, mais il va relever le défi comme l'avait fait aussi en son temps l'abbé Saunière nommé en charge d'une église presque ruinée.

Dès son arrivée en 1942, l'abbé Gillard décide de faire de sa petite église une oeuvre d'art et de réflexion symbolique autour des légendes du Graal sur ce territoire magique de Brocéliande qui n'est pourtant pas encore le haut-lieu qu'il deviendra en grande partie grâce à lui.

Il était lié à des bretons intellectuels ou artistes inspirés eux aussi par les traditions celtiques, il connaissait entre autres, Xavier de Langlais, artiste, écrivain passionné par la matière de Bretagne et professeur aux Beaux-Arts de Rennes. A cette époque, il rencontre un jeune homme qui vient en vacances chez sa grand-mère bretonne et sera connu sous le nom de Jean Markale, écrivain connu du grand public pour ses ouvrages sur le celtisme, ses mythes et la "matière de Bretagne". Ce dernier restera en contact tout au long de sa vie avec l'abbé Gillard à qui il doit en partie sa vocation.

Sans tarder, l'abbé Gillard engage toute son énergie et ses faibles moyens dans la réalisation de son oeuvre, il fait appel à ses paroissiens hélas très pauvres et il élargit son cercle au fur et à mesure que son projet avance.
En 1945, il démarche un camp de prisonniers de guerre allemands dans la Marne et ramène un ébéniste, Peter Wissdorf et un peintre chrétien, Karl Rezabeck. Ils partagent un ordinaire spartiate, une passion pour l'art et leur foi qu'ils mettent au service de la restauration et de l'embellissement de l'église.

L'abbé Gillard leur fait découvrir les lieux et récits de la légende arthurienne. Karl Rezabeck réalise les tableaux du chemin de croix, de la vie de Sainte Onenne et des légendes de Brocéliande sous l'inspiration et l'enseignement de l'abbé Gillard qui veut un sanctuaire de fraternité et de tolérance entre les hommes, les traditions celtes, bretonnes et le christianisme. Karl Rezabeck reste jusqu'en 1947, année où il est libéré de captivité sur la recommandation de l'abbé Gillard et retourne en Allemagne.

A partir de 1948, l'abbé fait éditer des guides sur Brocéliande et ses légendes, sur Tréhorenteuc. Suivront des écrits sur le symbolisme, le zodiaque, les nombres... Les bénéfices contribuent aux travaux et à la renommée de son église. Peu à peu les vitraux sont installés, le choeur pavé, et enfin la mosaïque du cerf aux quatre lions est finalisée vers 1955.

La réputation du sanctuaire s'étend, des gens célèbres, intellectuels et artistes, dont André Breton s'y rendent. Mais les supérieurs de l'abbé voient cette renommée d'un mauvais oeil. Finalement accablé par les mauvaises langues qui se déchaînent, il quitte son église en 1962, mais ne trouve pas d'autre lieu pour exercer son ministère, or malgré l'appui de paroissiens et d'élus, l'évêché lui interdit de reprendre son exercice à Tréhorenteuc.

Mais il revient vivre en Brocéliande dans la commune voisine, Néant-sur-Yvel grâce à l'abbé Rouxel qui poursuit son oeuvre et l'accueille. A sa mort en 1979, il est inhumé dans ce qui restera son église dans les mémoires. Sa statue accueille le pélerin devant la porte d'accès au sud de l'église.

Quelques aspects de la "chapelle du Graal".
C'est le seul sanctuaire à porter ce nom, du moins en France. Selon les questeurs de Brocéliande, il n'y avait pas d'hésitation, pour comprendre les mystères du lieu, il fallait commencer par les saints dédicataires de l'église. Elle était primitivement dédiée à Saint Eutrope, mais il a été remplacé par Sainte Onenne. On sait qu'en Bretagne encore plus qu'ailleurs en France, les saints ont remplacé des divinités locales et que les caractéristiques de leur vie ou de leur mort permettent de substituer au culte païen local une dévotion et des rites plus chrétiens. Une chapelle leur est justement attribuée.

1/ Chapelle Saint-Eutrope ou chapelle du Saint-Sacrement
Chapelle-Saint-Eutrope-bretagne-broceliande

Chapelle-Saint-Eutrope-bretagne-broceliande.com

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Vitrail Saint Eutrope (Marie Duval)

Le fond de cette minuscule chapelle est couvert d'une mosaïque rouge, le rouge évoquant l'amour (caritas chrétienne mal traduite par charité). Elle  contient la bannière de Tréhorenteuc représentant Saint Eutrope à gauche, face à Sainte Onenne, ils sont environnés d'oies, agenouillés devant une apparition de la Vierge à l'enfant. Une croix de bois simple est cerclée comme un rappel de croix celtique.

Bannière de Tréhorenteuc-fr

Bannière de Tréhorenteuc-fr.topic-topos.com

La grille fermant cet espace est particulièrement travaillée, on y voit des esses sur les côtés, des triskèles en partie supérieure et les deux vantaux latéraux sont ornés de poissons entrecroisés, cinq entiers et la moitié caudale d'un autre sur les côtés en partie inférieure (comme dans le zodiaque inversé du baptistère). N'oublions pas que la plupart des lieux de culte anciens sont associés à une fontaine ou un puits, Tréhorenteuc n'échappe pas à la règle, la fontaine locale dite de Sainte Onenne attirait de nombreux pèlerins.

Le Graal ou le Saint-Sacrement
Cette chapelle pourrait tout aussi bien s'appeler chapelle du Graal. En effet la filiation entre Graal en tant que symbole du calice contenant le sang du Christ et le Saint-Sacrement assimilé à l'Eucharistie est évidente. Le nom moderne de la fête est d'ailleurs parlant, c'est la "Fête du Corps et du sang du Christ".       

Symbolisme des Poisssons
Le poisson est bien sûr le symbole du Christ chez les premiers chrétiens et leur signe de reconnaissance. Ichtys (ou ichtus) en grec signifie poisson et c'est l'acrostiche du nom de Jésus.

Image 1

Wikipédia-Jésus-Ichtys

Pour les celtes, le poisson est principalement le saumon, c'est un symbole de connaissance, de sagesse et parce qu'il remonte à la source, il symbolise aussi l'illumination et la résurrection.

Selon une légende irlandaise racontant les aventures de Cormac au Pays de la Promesse, cinq saumons vivent dans la fontaine de Sagais où poussent neuf noisetiers, arbres de la connaissance et de la sagesse, au seuil de l'Autre monde. Les saumons mangent les noisettes, fruits de sagesse, ce qui leur donne la connaissance sacrée et ils envoient les coquilles dans cinq sens ou courants qui partent de la source.
Mananann dit à Cormac qu'il faut boire aussi bien à la source, Fontaine de Sagesse, qu'aux cinq courants qui représentent les cinq sens humains. Ceux qui accèdent à la Connaissance boivent à tous.
Cette fontaine avec ses saumons, ses noisetiers et ses courants se présente comme un mandala ou un modèle de représentation synthétique et un lieu d'accès à l'Autre monde par la connaissance (5 voyelles, 5 couleurs, 5 directions, 5 émotions, 5 qualités..., voir ici)

Nous sommes ainsi face à cette chapelle Saint Eutrope invités à voir au-delà des apparences, à deviner (selon une forme de "divination"?) pour nous relier à la Connaissance sacrée, à la sagesse.
Les symboles associés au nombre de poissons sont aussi expressifs, ils proposent de passer du Dix au Onze: le Dix est un cycle complet, et selon la figure du Tarot que l'on peut considérer dans ce cadre symbolique comme un ensemble de figures exprimant d'anciennes connaissances, le X est la Roue de Fortune. Le dixième signe du zodiaque est le Capricorne, signe associé au solstice d'hiver, le 21 décembre. Nous reparlerons de ce signe dans le prochain message.
Le Onze symbolise l'intuition, l'inspiration, le dépassement pour une montée de conscience. Le XI est la Force au Tarot,  la force d'amour qui ne peut changer le Monde mais celui qui la vit change de telle sorte qu'il change finalement le monde autour de lui. Le onzième signe zodiacal est celui du Verseau et c'est l'ère dans laquelle nous entrons à la fin des 2000 ans de l'ère des Poissons.

Saint Eutrope

C'est un saint pour le moins mystérieux, son tombeau a été retrouvé quelques siècles après sa mort, authentifié par la trace du coup de hache qui lui avait fendu le crâne et un songe où il apparut pour confirmer son martyr! Sa vie appartient à la légende et se présente sous différentes versions.

L'une d'elle en fait le "treizième apôtre" arrivé en Gaule en même temps que des chrétiens, dont Joseph d'Arimathie le porteur du Graal, et qui accostera avec Marthe, Marie-Madeleine aux Saintes-Maries-de-la-Mer. On peut donc dire que dans ce cas il a vu le Graal ou du moins il sait ce qu'il en est étant un témoin très proche.

Une autre version en fait un disciple de Saint Denis au III° siècle, il aurait été le premier évêque de Saintes, là où a été retrouvé son sarcophage (ville au sud de la Rochelle, étape du Chemin de Compostelle). Furieux qu'il ait converti sa fille, le gouverneur de la région ordonna qu'on lui fendit le crâne avec une cognée. C'était une époque violente, mais héroïque, son maître Saint Denis mourut décapité et porta sa tête en marchant avant de s'écrouler...

Saint Eutrope est invoqué pour soulager les migraines et les maux de têtes (ce qui selon l'expression populaire "casse la tête"!), mais aussi l'hydropisie (ou mal de Saint Eutrope) qui est un nom ancien pour les oedèmes, que ce soient ceux qui donnent un gros ventre, (c'était à l'époque principalement du à l'alcoolisme) ou ceux qui font gonfler les articulations (et sont associés à des rhumatismes).
En Bretagne on prend l'eau de la fontaine qui lui est dédiée pour mouiller l'endroit atteint et ainsi se soulager. Ailleurs en France, Saint Eutrope est aussi fréquemment associé à des fontaines.

D'après les Questeurs de Brocéliande, il faut chercher un lien entre le culte des têtes et les fontaines.
Rappelons d'abord l'expérience primordiale de l'image de notre tête reflétée dans l'eau claire et son impact dans une société quasiment sans miroir. Le vocabulaire l'exprime: reflet, réflexion, réfléchir; de même en latin speculare, spéculer. La réflexion sur soi, le face-à-face avec soi-même est l'étape fondamentale d'une progression de conscience et donc de connaissance.
Remarquons que dans les légendes qui leur sont associées, de nombreux saints lavent leur tête coupée à la fontaine ou bien une fontaine surgit là où ils ont déposé leur tête.
Comment ne pas y voir le reflet d'un ancien culte des têtes que le christianisme a récupéré à défaut de pouvoir le faire disparaître?

Mais selon la légende, Saint Eutrope a eu le crâne fendu. Ce détail ajoute-t-il une autre dimension à l'importance accordée au culte de la tête? Comment ne pas penser au fameux "coup de merlin" en Bretagne?
Nous avions vu que Merlin pouvait être associé au dieu gaulois Sucellos dont le maillet tue ou ressuscite. On pourrait dire qu'il fait passer dans l'Autre monde ou donne une nouvelle naissance, autrement dit une prise de conscience ou même une initiation.
Un membre d'une loge forestière (de type maçonnique) évoque le symbolisme de la hache dans le coup de Merlin : lié à la vie et à la mort, ne représente-t-il pas également, la libération de la lumière du nouveau soleil, qui préside à la reprise des activités en fin de saison sombre. De façon analogue, cette lumière illumine l'esprit de l'initié, grâce au rayonnement qu'il reçoit du cercle des compagnons. L'ignorance qui assombrit l'esprit est combattue par les lumières de la connaissance. Voir l'article complet ici.
Nous avons aussi déjà évoqué le rite breton du Marteau béni ou Mel Beniged. C'était une pierre polie ou une hache néolithique utilisée dans une chapelle selon un rituel christianisé -pose de la hache sur le crâne et accompagnement par des prières- pour libérer les mourants. C'était une pratique attestée en Morbihan au XIX°.
Mais ce rite n'est pas uniquement breton, lorsque le pape meurt, on lui donne aussi trois coups de marteau sur la tête. Et le culte des têtes est mondial, voir ici pour de nombreux exemples illustrés y compris dans un contexte chrétien.

La valeur du sommet de la tête s'intègre dans une conception traditionnelle du corps qui voit dans la fontanelle (espace entre les sutures du crâne qui se referme dans les premiers mois de vie), la porte du ciel ou porte de l'âme, franchie au moment de la mort.
Elle est aussi appelé la "porte étroite" ou dixième porte, elle met en correspondance la conscience humaine et le cosmos (en tant que conscience cosmique), c'est l'ouverture vers l'Autre monde au sens symbolique ou l'Au-delà en référence à la mort.

En fin de compte, que la tête soit fendue ou coupée, l'important est le symbolisme du crâne exprimé dans de nombreuses notions en particulier celtiques et dont on retrouve la trace dans le vocabulaire:  CRaNe, CouRoNne, CoRNes (penser au culte du cerf), CaiRN, ... voir ici.

Notons par ailleurs que le symbole du saumon est parfois associé à une tête coupée, dans une même référence à la connaissance, science sacrée.

Saint Eutrope et Beltaine
Dernier détail et non des moindres, Saint Eutrope et Sainte Onenne sont fêtés en général le même jour, le 30 avril. Or en terme de fête celtique qui comme toutes les fêtes traditionnelles commence la veille au soir, ce 30 avril est loin d'être une date banale. C'est la fête de la nuit du 1° Mai qui correspond à la Nuit de Walpurgis au Nord de l'Europe, mais aussi celle de la fête celtique de Beltane ou Beltaine, (traditionnellement autour de la première lune de Mai). C'est l'ouverture de la saison claire, célébrant le printemps et le renouveau de la fécondité!

En conclusion pour Saint Eutrope, c'est un saint bénéficiaire d'un culte des têtes puisqu'il a eu le crâne fendu comme par un coup de merlin, associé à une fontaine et à la fête de Beltaine. Cela aurait pu lui permettre de s'implanter dans ce village du Morbihan, mais en fait la greffe de l'évêque de Saintonges n'a pas bien pris et c'est Sainte Onenne qui l'a emporté. La fontaine locale lui est dédiée, l'église porte son nom et c'est sûrement la seule en France, car là aussi ce n'est pas une sainte très "catholique"!

Sainte Onenne

Son nom est d'origine celtique, Onn(Gw)enn : Onn signifie frêne, Gwenn correspond à blanc, brillant. Ce nom pourrait aussi être associé à l'eau: en Indo-Européen -onna- ou -anna- désigne l'eau qui coule, eaux vives, eaux courantes, rivières. Née vers la fin du VI° siècle, elle serait la dernière d'une fratrie de 22 enfants, fille du roi Judhaël et soeur du roi de Domnonée, Judicaël.
L'abbé Gillard avait fait enlever l'ancienne statue de la sainte - qui avait un gros ventre -, elle était elle aussi invoquée contre l'hydropisie et surtout par les femmes. Dans l'église, des vitraux et tableaux racontent les épisodes légendaires (voir ici) de sa vie mis en valeur par l'abbé.

Vitraux de Sainte Onenne à voir ici et pour les voir en même temps que les descriptions sommaires ci-dessous, ouvrir dans une nouvelle fenêtre de votre navigateur.

En voici une liste avec quelques-unes de leurs caractéristiques.
1 Celle qu'aima Sainte Onenne:

vitraux_03

Vitrail rond, Vierge couronnée, mains jointes devant le coeur. On voit des triskèles*, swastikas°, croix celtiques**, croix de St André** en périphérie, ce sont tous des symboles solaires.

Pour en savoir plus sur sur le symbolisme solaire de ces termes: * voir ici, ° ici ,** ici

2 Sainte Onenne recevant le baiser de la Vierge:

vitraux_04

Elle lui amenait des fleurs en dévotion, entourée par 2 anges, elle est élevée à la hauteur de la statue de la Vierge (lévitation). En périphérie on voit croix, swastikas dextrogyre et lévogyre, signe du verseau?; un demi-chrisme est en dessous du bouquet de fleurs.

Image 2
Détail, signe du Verseau en bleu?

Pour l'hypothèse des signes astrologiques, comparer avec leurs symboles idéographiques représentés par exemple dans cette roue zodiacale.

signes_zodiaque-BoudryRoue zodiacale, Boudry.net

3 Sainte Onenne change d'habits avec une pauvresse.

vitraux_05
Entrelacs celtiques, Signe du bélier au-dessus de svastikas en périphérie.


Image 1
Détail, signe du Bélier en bleu?


4 Sainte Onenne défendant son honneur:

vitraux_06

Trois soldats avec casques à cornes et lances. Même motifs que le vitrail précédent.
 
5 Sainte Onenne recevant la bénédiction de Saint Elocan = éloquent!!

vitraux_07
Croix, losanges en périphérie, Signe du cancer au-dessus du quadrilatère?

Image 2

Détail, signe du Cancer?

6 Sainte Onenne montrant son testament (je lègue aux pauvres):

vitraux_08

On y voit un fauteuil avec roue à 8 rayons (cette roue évoque la roue de fortune du Tarot, c'est aussi un symbole solaire, la rouelle ou roue celtique, voir ici); Des svastikas, des motifs celtiques et serpentiformes entrelacés sont en périphérie. Signes du Verseau?

7 Enterrement de Sainte Onenne

vitraux_09
Triskèle central haut, Signe du Cancer?, comme en 5.

Remarque pour les 6 vitraux de la vie de Sainte Onenne: Verseau pour 2 et 6, Bélier en 3 et 4, Cancer en 5 et 7.



Tableau: la table familiale à la cour du roi Judhaël, père de Sainte Onenne.

Image 1

Vie de Ste Onenne-belissor.net

12 noms sont inscrits à gauche, 11 à droite plus un emplacement occupé par 3 points.
Un triskèle figure en haut du pilier à droite et un grand triskèle est derrière le siège du roi, on aperçoit l'église à droite.

Statue en bois de Sainte Onenne offrant des fleurs. Sur le piétement, des oies sont à ses côtés comme sur la bannière de Tréhorenteuc.
SteOnenne-grandterrier

Ste Onenne-grandterrier.net 

  Sainte Onenne-belissor

Sainte Onenne-belissor.net

En tant que chrétienne, Onenne était un exemple de jeune fille qui ayant renoncé à sa vie de princesse recherchait la pauvreté, elle a su par dévotion à la Vierge rester pure (elle est morte à 26 ans). Sur le lieu où elle vivait, auparavant existait un sanctuaire dédié à Vénus.

En face de la chapelle Saint-Eutrope, Sainte Onenne a sa chapelle (et son tombeau) avec un fond de mosaïque bleue et le vitrail rond représentant la Vierge "Celle qui aima Sainte Onenne".

Tombeau de Ste Onenne-Tréhorenteuc-imagessaintes

Tombeau de Ste Onenne-Tréhorenteuc-imagessaintes.canalblog.com

Dans l'église une plaque indique qu'elle y est enterrée et fêtée le 1° octobre. Serait-ce une tentative de lutter contre les pratiques ancestrales plutôt païennes de Beltaine associées à la fête du 30 avril?
Mais quel saint est officiellement fêté le 1 octobre? Saint Rémi. Il a converti et conseillé Clovis, il a placé au premier plan l'abbaye de Saint-Denis (celle de notre décapité!) et fondé la royauté sacrée de France.
Un Saint Michel du 8° siècle est aussi fêté ce même jour, il meurt décapité en Géorgie. (L'archange Saint Michel, lui est fêté le 29 septembre).

Finalement on a le choix, Sainte Onenne est fêtée le 30 avril et le 1 octobre!

Onenne et les oies
L'oie est l'oiseau qui nous invite à parler une autre langue, la langue des oiseaux. C'est parfois un "jargon" d'initiés qui portaient la patte d'oie de tissu rouge, tels certains constructeurs de cathédrale du Moyen-âge.
Le mot peut s'associer à l'ouïe et c'est une invitation à entendre autre chose, pour favoriser "l'entendement".

Némésis était la déesse grecque de la loi morale assurant la juste mesure et la vengeance divine contre les abus. Pour échapper à Zeus, elle prit l'aspect d'une oie. Les contes de ma Mère l'Oye doivent être entendu en référence à leur dimension initiatique, mère Loi, amère loi... L'Oie évoque l'ordre cosmique sacré primordial.

L'Oie est aussi associée à Vénus, planète étroitement liée au soleil et l'oeuf d'oie était un symbole solaire. La décapitation de l'oie est un jeu folklorique très ancien en rapport avec des fêtes traditionnelles au symbolisme saisonnier et donc solaire fort. (Voir ici)

Onenne ou Onienne
Selon les Questeurs de Brocéliande, le personnage de la princesse renonçante accompagnée d'oies cachait une référence à une déesse celtique de bien plus grande envergure, aussi il fallait encore chercher. Après la piste des oies et leur symbolisme solaire, nous allions explorer la voie des arbres.
Onenne était parfois nommée Onienne ce qui pouvait se décomposer en Onn-Nion(ne). Effectivement une déesse gauloise, Onniona était signalée. En fait son nom était l'association d'un arbuste, Onn l'Ajonc et d'un arbre Nion, le Frêne. Excellente association puisque le jaune solaire des ajoncs éclaire les landes bretonnes lors du mois celtique du Frêne, vers l'équinoxe de printemps. (L'Ajonc est particulièrement associé à l'équinoxe de printemps).

Nous avions donc probablement en Onenne ou Onnienne un avatar de Onniona une déesse du printemps associée au frêne et à la fontaine. Le frêne pour les celtes est l'arbre cosmique représentant le Macrocosme. En Europe du Nord, Yggdrasil le grand frêne est en effet l'arbre des mondes et le dieu Yggr (Odin) l'aurait dérobé à la Triple déesse qui rendait la justice (en lien avec l'ordre cosmique bien sûr, la vieille Loi) au pied de cet arbre près de la fontaine.

 

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