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AMOUR TROUBADOUR EN CHANTANT
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  • Quête de connaissances oubliées avec un esprit troubadour. Partage de contes poétiques et de poèmes-chants d'amour, illustrés de photos de nature, pour célébrer l'Amour, la vie et les troubadours.
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7 octobre 2013

Les lapsi et le Maître Kyot de Wolfram von Eschenbach (4)

Juste avant le repas, Guillaume vint me voir pour me faire part de ses découvertes.

Il avait interrogé Emeline, intrigué par sa traduction du Lapsi Texillis mis en évidence par son père, la "Bannière de ceux qui sont tombés". Or dire que cela ne se traduisait pas c'était une façon d'attirer l'attention sur cette formule pour le moins… lapidaire!

Le terme de "lapsi" avait été utilisé dans l'histoire pour désigner les évêques ou prêtres chrétiens qui avaient renié leur foi pendant les persécutions romaines du III° siècle, et qui après le changement de politique à leur encontre, voulurent reprendre leur poste. Mais des chrétiens se nommant "purs" s'étaient alors révoltés arguant du fait que les sacrements délivrés par les lapsi n'avaient plus de valeur. Ces puristes étaient les Nestoriens puis Donatistes, du nom de leurs leaders; leurs pratiques religieuses mettaient l'accent sur le Saint-Esprit. Ils finirent par être marginalisés ou chassés par l'Eglise romaine, mais ils émigrèrent jusqu'en Asie où on les retrouvera à la cour de Gengis Khan, en Arménie… reprenant même des relations avec les Papes.

Plus près de nous, la bataille entre les "purs" et l'église romaine acceptant les "lapsi" fut très violente au point qu'en Afrique du Nord, ils favorisèrent au V° siècle l'installation des Vandales, chrétiens ariens - donc aussi opposés aux doctrines de Rome - venant d'Espagne d'où ils étaient chassés par les Wisigoths. Ils participèrent à la persécution des catholiques ralliés au pouvoir impérial romain chrétien et Saint Augustin, un des Pères de l'Eglise y perdra la vie. (1)

Au VI° siècle, les Vandales furent vaincus, leur royaume récupéré par l'Empire byzantin. Les survivants ainsi que des juifs persécutés en même temps se réfugièrent dans les tribus berbères. La tradition orale garda le souvenir d'un royaume chrétien avec la Reine berbère de Seita. Elle serait morte lors de la persécution des chrétiens par les musulmans alliés aux juifs au VII° siècle. 

Dès le début du VIII° siècle suite à une bataille de chefs dans le clan wisigoth, l'un d'eux fit appel aux berbères islamisés qu'il considérait comme appartenant à une sorte de secte chrétienne. Les musulmans ou maures, profitèrent des faiblesses des wisigoths pour s'installer jusque dans la province de Septimanie (qui deviendra la Provence). Repoussés en 732 par Charles Martel, ils refluent en Espagne où ils vont rester plusieurs siècles. 

L'histoire des berbères chrétiens a été rédigée au XI°, XII° siècle par un rabbin et apparaît sous le nom de Manuscrit de Toledano (2) (nom de famille en rapport avec sa ville d'origine, Tolède).

Guillaume prit alors une traduction de Parzival et l'ouvrit à une page marquée. Il me dit:

- Ecoute bien, Eschenbach, dit qu'il tient cette histoire de Kyot, un chrétien, découvreur d'un manuscrit païen à Tolède.(2) Kyot dut en apprendre l'alphabet - il était donc écrit dans une langue étrangère - et la nécromancie. Cette dernière est la magie liée aux morts. Faut-il entendre qu'il s'agit de rituel maure, c'est-à-dire arabe?

- Bien sûr, dis-je, dans une autre traduction (Tonnelat) de Parzifal, le mot "païen" correspond en fait au mot "arabe".

- Je poursuis, dit Guillaume, d'après Kyot, c'est Flégétanis qui a écrit l'histoire du Graal, juif descendant de Salomon, mais païen par son père, adorant un veau - donc comme les égyptiens, le veau étant la forme d'un nouveau cycle du soleil et de la lune dans le culte d'Osiris-Apis. (4)

phine

APIS (http://phine.chez.com/mythologie/Egypthologie/apis.htm)

Flégétanis était un astronome, il vit dans les constellations des signes mystérieux et le nom de GRAAL LUI APPARUT CLAIREMENT ECRIT DANS LE CIEL.

- Parzival est parcouru de références astronomiques, remarquai-je, avec même des notions en arabe (le nom des planètes par exemple). Le ciel, sa représentation et ses rythmes sont au coeur de toutes les religions, il n'y a rien d'étonnant à ce que le Graal et sa forme de spiritualité s'y réfèrent aussi. Nous en reparlerons plus tard.

- Si tu veux, approuva Guillaume, mais plus j'avance, moins je m'y retrouve. J'ai l'impression que depuis ses débuts en tant qu'objet lié à une culture particulière, le Graal est décrit sous des formes différentes, je n'y comprends plus rien. Que voulaient représenter les gens de l'époque dans laquelle il a été conçu?

- Je crois en effet que c'est une bonne question, dis-je, nous pourrons toujours en parler ce soir avec nos amis.

 

(1) http://invasionsbarbares.free.fr/Page4.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l'Algérie_dans_l'Antiquité

Histoire judaïsme / égypte, monde arabe:

http://www.monde-diplomatique.fr/2008/08/SAND/16205

(2) http://hiwarmaroc.yuku.com/topic/829/Connaissezvous-la-reine-marocaine-et-chrtienne-Seita#.UkADSOCKV9I

(3) Parzival, § 453

(4) http://fr.wikipedia.org/wiki/Apis

Pour Pline le Jeune ce chiffre de vingt-cinq années correspondait à des calculs astronomiques liés au cycle combiné du soleil et de la lune, dont l'Apis était l'incarnation.

 

 

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Commentaires
A
j'aimerai en savoir unpeu plus sur cette période surtout sur Flégétanis.Quant à Maitre Kyot c'est aussi obscure ,que le Saint Graal!
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