PORTRAIT de Wolfram von Eschenbach, Analyse et hypothèses, Document 2
Pour les références complètes, voir ici.
Wolfram von Eschenbach (heraldique.org/2012_02_16_archive)
Il est représenté avec tout son équipement (1), on ne voit pas son visage masqué par un heaume aux yeux encadrés d'une sorte de M dont les jambes (4ter) encadrent chacune trois points (6). Deux haches ou doloires (2) encadrent son heaume comme des cornes (3). Ces doloires adossées (4) sont reprises dans ses armes qui forment un triangle (4ter) : sur le caparaçon du cheval, la bannière déployée sur la lance haute et enfin l'écu.
Le chevalier se tient très droit de face, les pieds en équerre, son épée au côté est marquée d'une forme en Z ou N (4bis), son bras tenant la bannière dessine un N avec la hampe de la lance. Le page qui retient le cheval au centre du dessin, dans l'axe de la lance a aussi les pieds en équerre (5).
Nous pouvons tout d'abord comparer ce portrait avec d'autres représentations de chevaliers du Moyen-âge:
Chevaliers du XI° siècle (http://www.larousse.fr/encyclopedie/images/Chevaliers_en_croisade/1310877)
Chevaliers du XIV° siècle (http://www.lionsdeguerre.com/moyen-age/chevalier-moyen-age.php)
Nos analyses et hypothèses:
(1) Cette représentation de Wolfram von Eschenbach le montre en "Lance fournie", terme qui regroupait tout l'équipement d'un homme d'armes (y compris ses soldats, valets et chevaux), en allemand c'est le Lanzenführer : "Chef de lance".
(2) Sur ses armoiries figurent des "doloires" adossées, sorte de haches.
L'idéogramme de la double hache correspond au Qoph ou Qof hébraïque Sens : c'est le cordon ombilical subtil qui relie le créé à l'incréé, ce qui lie l'archétype à sa manifestation. Qoph est lié à la Sagesse divine.
(3) Les Cornes, sont souvent associées à la double-hache
(4) La Double hache ou labrys est un symbole de la Déesse
Labrys, hache bipenne et astronomie sacrée Christian Mandon, Les origines de l'Arbre de Mai.
"Les doubles haches bipennes étaient utilisées rituellement en sceptre processionnel. Vus par le dessus, ils forment une croix, ce même X qui indique les levers et couchers du soleil lors des deux solstices. La Déesse Mère (Terre) devient par son action, la Déesse Abondance.
racines.traditions.free.fr/labyrint/labyrint.pdf
(4bis) Le même aspect en X se retrouve dans les Runes dont la Rune Mère, Hagal est représentée parfois par un N ou N inversé. Christian Mandon, Les origines de l'Arbre de Mai.
Odin se sacrifiant lui-même sur l'Arbre du Monde, Yggdrasil, pour obtenir la sagesse et la connaissance (secret des Runes) (http://fr.wikipedia.org/wiki/Rune)
4ter En observant mieux le triangle formé par les armoiries, on constate que l'axe des doloires adossées latérales aboutit à l'angle supérieur des doloires de la bannière dont l'axe vertical dessine une sorte de médiatrice. Nous évoquons la forme d'une rune, la rune Yr du Futhorc anglo-saxon, qui correspond à Ur, symbolisant l'Auroch avec des cornes!
Yr ou Ur
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ūruz
Poème runique L’auroch est fier et possède de grandes cornes ; bête sauvage et dangereuse, il combat avec ses cornes ; grand soldat des landes, c’est une créature courageuse.
(5) Les pieds à l'équerre: on peut dire que l'homme, le chevalier se tient droit, « d’équerre », symbole de rectitude fréquent en particulier dans les sculptures romanes.
L'équerre, symbole de rectitude, selon Jules Boucher, unirait, trois mondes (spirituel-divin, matériel-terrestre, humain-médiateur). On enjoint d’être « droit, rigoureux et ferme dans ses pensées, ses actes et ses paroles »
(6) Trois points en équerre ou en triangle, c'est un symbole de la Trinité au Moyen-âge.
Triangle_trinité-bichau.canalblog.com
Il est aussi utilisé en Franc-maçonnerie. (http://www.ledifice.net/3092-3.html) La Tri-Unité de toutes choses est le mystère fondamental de l’initiation intellectuelle. Le Maçon qui pare sa signature de trois points en triangle, sous entend qu’il sait ramener par le Ternaire le Binaire à l’Unité.
Merci à SergioH d'avoir attiré notre attention sur ce portrait, voici avec son autorisation, son interprétation en PDF:
Wolfram_Von_Eschenbach Son blog: http://sergioh.canalblog.com