Les Basses Vallées en Mars
Dans les basses vallées,
Affleure une route discrète,
Un passage pour fendre les eaux
Plaisir des intrépides locaux.
Ballet de voitures qui se croisent
Le ciel prend l'eau
L'eau assiège la terre
Combat de reflets,
Aux ordres de l'hiver.
22 jours plus tard (29/3), la route dans les champs.
7/3
Même lieu le 29/3
Un paysage se dessine soudain
Le clocher-repère perce le ciel,
L'horizontale unit ciel, terre et eau.
Dans la verticale les bourgeons
Epaississent le trait des branches,
Des bandes d'herbe verte annoncent
La victoire prochaine du printemps.
22 jours plus tard
Dans la plaine où l'eau affleure,
C'est la brasserie des oiseaux.
29/3, même lieu
Sur les terres des millions d'années*
L'autoroute de l'énergie file
Entre deux rangs d'arbres en acier
Qui enjambent les rives inondées.
*Nous sommes là dans les terres parmi les plus anciennes aux limites du Massif armoricain (domaine « cadomien », terres de 600 millions d'années)
Dans la plaine submergée
Où les pâturages sont oubliés,
Un blanc troupeau de cygnes
A pris ses quartiers d'hiver.
Les chatons de saule escaladent les branches
A l'assaut de la lumière d'un cycle nouveau.
Chatons de saules le 29/3
La rivière alanguie s'étale dans son lit,
Prenant encore ses aises par endroit.
L'aigrette garzette et le cormoran
Explorent méticuleusement ses rives.
Un paisible étang émerge
De la brume de fin d'hiver.
Les saules et les peupliers
Se pastellisent en vert.
A la lisière de la prairie
Les arbres saute-ruisseau
Longent le fossé gorgé d'eau.