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AMOUR TROUBADOUR EN CHANTANT
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  • Quête de connaissances oubliées avec un esprit troubadour. Partage de contes poétiques et de poèmes-chants d'amour, illustrés de photos de nature, pour célébrer l'Amour, la vie et les troubadours.
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3 août 2009

Version documents : III La triple Déesse

Pour la version allégée, voir ici.

LES FIGURES DE LA GRANDE DEESSE DANS LE TERRITOIRE DE BROCELIANDE

Gwenc'hlan Le Scouëzec dans son Dictionnaire de la Tradition Bretonne parle de la Grande déesse adorée sous forme de femme serpente ou anguille. 

En Armorique ce culte a été important, à Sizun (Finistère) par exemple, 5 sculptures au total sont dans l'enclos paroissial (église et ossuaire), ce qui fait peut-être de Sizun un sanctuaire important de cette déesse serpente ou poisson.

 

Lampauol-Guimiliau-copie-1

 Déesse serpente de Sizun (Sirène)

 

getatt

Déesse poisson de Sizun (Sirène) (nombreuses photos sur le site)

(Voir ce site pour d'autres photos de sirène, femme-poisson, Mélusine en Bretagne)

 

En Armorique la Grande-Déesse était Ana, mère des dieux et des hommes pour les Celtes, c'était la déesse des marais, d'ailleurs le mot celte Ana signifie marais. 

Le marais naît de l'union de la terre et de l'eau, il est dangereux, porteur de mort, mais aussi riche de vie en tant que milieu humide. En Bretagne où ils étaient nombreux, les marais étaient considérés comme les limites ou frontières de l'Autre-Monde. Cet Autre-Monde était conçu comme une dimension parallèle et coexistante à notre monde, celle des hallucinations, des esprits, des fées et des morts.

Dana signifierait aussi "enseignante" ou "sagesse", la déesse apparaît comme initiatrice et détentrice de la connaissance (Sainte Anne protège les enseignantes, institutrices). 

Déesse des métamorphoses de la vie, elle apparaît parfois comme femme/oiseau, telle la "Reine Pédauque" sculptée au portail des églises au Moyen-âge qui est une femme-cygne, oie ou cane (dont le nom d'espèce est "Anatidés"), êtres de l'Autre-Monde venant parfois en ce monde interférer avec les humains.

Elle apparaît dans certaines représentations sous forme de femme serpente ou anguille ou sirène comme nous l'avons déjà vu. Un document Pdf remarquable avec photos, présente son impact mythologique dans une région bretonne :

La Wrac'h (www.ippa29.fr/.../L-aber-Wrach-a-la-croisee-des-traditions-spirituelles.pdf)

Deva Ana (Déesse Ana) correspond à Diana, Diane, la grande Déesse-mère des Romains. C'est la Déesse de la Nature dans ce qu'elle a de sauvage et libre. Elle préside aussi à la vie des êtres et des femmes en particulier, à toutes les étapes de leur vie, de la naissance à la mort, symbolisées par les trois âges : jeune fille-séductrice, femme-mère, vieille femme-sage.

Pour les Gallois, la Déesse-Mère est Rhiannon, déesse de la vie et la mort, la mort est considérée comme la naissance à un autre monde. Son nom vient de Rigantona, grande reine et le roi celte détenait son pouvoir de cette déesse. (Pouvoir de droit divin par union à la déesse!)

Voir ici pour les fiches des déesses ou pour mieux voir les illustrations, ici)

Dans  la mythologie celtique, la grande déesse est tripleainsi en Irlande Morrigan est aussi Macha, Nemain ou Badb, et ces 3 formes sont en rapport avec trois fonctions principales.

Nemhain signifie frénésie, fureur de la transe (guerrière) Macha: bataille, Badb: corneille (oiseau, donc symbole de l'esprit et symbole des transformations de la déesse jusqu'à cet aspect associé à la mort).

Ainsi Morrigan(e) ou Morgane est déesse de la guerre et de la mort, mais elle est aussi déesse de fécondité, sexualité et déesse de souveraineté qui confère son pouvoir au roi.

 

DIMENSION MYTHIQUE DES TROIS FEMMES DE LA LEGENDE ARTHURIENNE

1° VIVIANE

Son père était Dyonas, filleul de Diane, déesse de la Nature et des marais comme nous l'avons vu. Son nom évoque son rapport avec les marais et en fait une divinité masculine: Devos-Anos

Viviane ou Vivienne (Uiuiane, Uiniane, Uiuiane, Nymenche, Niniane, Ninian, Nivienne, Nimue) est aussi un nom en rapport avec des sources, des marais.

Son nom en gallois pourrait dériver de Gwig "jaillissant", ou de Eienen : source. Ce qui évoque la fontaine bouillonnante dont le type même est la fontaine de Barenton.

Nymenche ou Nimue dériverait de nem, "céleste", "sommet" comme la rivière Ninian.

A noter que Nemain pourrait avoir la même étymologie, on retrouve "source du sommet".

Le « Viv » de Viviane évoquerait par ailleurs sa nature de vouivre, femme serpente, analogue à Mélusine. Souvenons-nous que Brécilien est le Mont de l'anguille, de la serpente par excellence.

Vive vient de l'ancien normand wivre (« serpent, dragon »), de l'ancien français guivre (« serpent, dragon »), du latin vipera (« vipère »).

Le modèle de Niniane a probablement été Ganieda (Gwenddydd en Gallois), la soeur de Merlin de la Vita Merlini de Geoffrey de Monmouth. Elle succède à Merlin en tant que prophétesse, ses dons révélés tardivement étant devenus supérieurs à ceux de son frère. De même, dans les romans arthuriens, Viviane, la Dame du Lac conseille Arthur lorsque Merlin a disparu.

C'est Robert de Boron, continuateur chrétien des romans du Graal qui remplace Ganieda, la sœur incestueuse de Merlin par Viviane, une très jeune fille qui apprend tout de Merlin et le garde près d'elle par un ultime sortilège. 

 

2° MORGANE

Morrighan (Irlande) est une forme la Vieille Femme qui signifie « Reine des Fantômes », c'est une référence à sa dimension de Déesse des Morts, déesse de l'Autre Monde. Les noms de Morgana ou Morgaine la relient à la mer (Mor signifie la «mer»), aussi associée à l’Autre Monde. 

Morgane est la gardienne du seuil de l'Autre Monde, on la retrouve au gué, à la fontaine, lieux d'eau qui sont tous considérés comme des passages possibles vers l'Autre Monde.

Dans les Chroniques de Rabelais, Morgane est marraine de Gargantua. Nommée Morgane-le-Fay ou Morgue, elle est liée à la Mort, mais elle est aussi Mère-Grand, Mère-Guérisseuse. Sa récupération chrétienne est probablement sainte Marguerite, représentée "issant" du dragon, ou le dragon à ses pieds. On ne s'étonnera pas de la dévotion particulière dont elle fut longtemps l'objet en Bretagne.

 

Ste Marguerite-beauvais1

Ste Marguerite-beauvais 

 

Morrighan, Déesse de la souveraineté se présente sous un aspect de vieille femme et se transforme en une jeune fille superbe dans les bras du héros qu'elle qualifie ainsi comme futur roi. 

Morgane dans la légende du Roi Arthur est sa demi-sœur dont il a un fils incestueux. Elle s'oppose souvent à Arthur ou Guenièvre, mais elle conduit Arthur à la fin de sa vie au royaume magique d’Avalon (l’Autre Monde). 

Dans le Val sans Retour, par ses sortilèges, elle garde prisonniers les chevaliers infidèles qu'elle séduit (seul Lancelot s’en sortira, car son amour pour Guenièvre est le plus fort). 

 

3° GUENIEVRE DEESSE DE L AUBE ET DU PRINTEMPS 

En Gallois, Guenièvre est Gwenhwyvar ("Blanche-fée"). Elle est une des figures de l'ancienne Triple Déesse galloise, déesse de l'aube et du printemps, ainsi dans certaines versions de la légende arthurienne, Arthur a épousé trois femmes toutes dénommées Guenièvre. 

Cela répond à la tradition celtique selon laquelle le roi le devient en épousant rituellement la Déesse. Le nom de Guenièvre signifie "vagues blanches" ou "esprit blanc" 

C'est une "vierge" selon le sens originel: "Celle qui est Une par elle-même" c'est-à-dire celle qui est à la fois autonome par rapport aux contingences extérieures et en même temps unifiée au coeur d'elle même. 

En tant que reine, elle incarne la puissance de l'éternel féminin, souverain et paisible, favorisant l'harmonie des mondes et préservant la vie. "Auprès d'elle, fleurit le printemps d'Arthur, loin d'elle s'amorce le crépuscule des dieux." Vu ici

Dans les mythes Gallois identiques aux irlandais, les trois épouses d'Arthur (Gwenhwyfars) personnifient la Grande-Bretagne ou la souveraineté de la Bretagne. Arthur, roi de Bretagne, doit s'unir avec les trois déesses, afin d'assurer la prospérité et la fertilité de la terre.

Remarquons que Guenièvre amène en dot la Table Ronde. Cette Table avait été construite pour Uther Pendragon (père d'Arthur) conseillé par Merlin, mais à sa mort, le roi Leodegan, père de Guenièvre, la reçoit à son tour. Lorsque Arthur épouse Guenièvre, Leodegan donne la Table ronde (et 100 chevaliers) à Arthur en dot*.

Guenièvre  qui possède donc la Table ronde, représente l'unité du royaume et la puissance de la royauté plus que Arthur lui-même. La table ronde n'est pas brisée matériellement, mais symboliquement, lorsque les deux plus fervents partisans d'Arthur se divisent, entre la Maison de Ban (Lancelot) et celle des Orcades (Gauvain). Selon le principe de la royauté sacrée celte, Guenièvre (dans sa fonction symbolique de représentante de la déesse) épouse Mordred et en fait ainsi le nouveau roi!

 *Sur les traditions anciennes de dot et douaire et leur évolution voir ici.

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