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AMOUR TROUBADOUR EN CHANTANT
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  • Quête de connaissances oubliées avec un esprit troubadour. Partage de contes poétiques et de poèmes-chants d'amour, illustrés de photos de nature, pour célébrer l'Amour, la vie et les troubadours.
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4 août 2009

Version documents Merlin... IV, 5° étape : le Val sans Retour

Pour la version allégée, voir ici.

Tombeau du Géant ou Roche à la Vieille
Au XI ° siècle, le terme Vieille était utilisé pour signifier Sorcière ou Druidesse.
Ce mégalithe a été fouillé en 1982 permettant de reconstituer les étapes de son édification. Il était initialement recouvert d’un petit tumulus. C'est une sépulture individuelle. Carte, photos...

"La Vieille" est le nom par lequel le peuple de Provence désigne la nature ou l'antique Cybèle"
Les pierres, les montagnes couvertes de forêts lui étaient consacrées et passaient même pour ses images.
De nombreux lieux sont associés à la Vieille en Bretagne (Concoret, Mauron, Campénéac, roches de Tréban-Concoret)
Jours de la vieille, légende.
De même Ahès se retrouve associée à des ouvrages mégalithiques ou des chaussées.

Hotié de Viviane
C'est une sépulture collective néolithique dont le couvercle à disparu. On l’appelle aussi l’ostié, la maison de Viviane ou le Tombeau des Druides (à ne pas confondre avec le Tombeau de Merlin).
Le site a aussi été fouillé en 1982, c'est un Cairn d’une dizaine de mètres de diamètre composé de blocs de schiste.
Carte, photos...


Merlin, si l’on veut comprendre le personnage dans toutes ses dimensions, y compris les plus ésotériques, n’est pas séparable de Viviane. Ils forment en effet un couple proprement divin, dont l’élément masculin est indo-européen, l’élément féminin pré-indo-européen.
Voir aussi Racines et tradition :
"Les deux fées qui entourent Merlin sont Viviane/ Ana et Morgane/ Morrigane, deux grandes figures de la Déesse qui, même si elles n’en font en réalité qu’une, permettent ainsi de souligner la double filiation traditionnelle des Druides historiques en Europe occidentale : indo-européenne et néo/ mégalithique". Bernard Bouyer, revue Message, n°54.


TERRE-MERE : "La Vieille est le nom par lequel le peuple de Provence désigne la nature ou l'antique Cybèle", déesse de la terre chez les grecs et les romains. Cybèle dit Mr Maury était une personnification de la terre, non pas spécialement de la terre cultivée et productrice, comme la Demeter grecque, mais plutôt du sol dans son état rocailleux et abrupt primitif. Voilà pourquoi les pierres, les montagnes couvertes de forêts lui étaient consacrées et passaient même pour ses images.

Un dolmen est appelé le tombeau de la Vieille ou tombeau de la princesse Ahès qui était une géante.
LES JOURS DE LA VIEILLE : 7 jours qui vont, en général du 27 février au 05 mars, mais qui peuvent aller, selon les pays ou selon les contrées,...

LE VAL SANS RETOUR ou Val périlleux ou Vallée du Rauco ou Vallée de Gurvan (Photos)
En son centre serpente un ruisseau alimentant quatre étangs superposés dont deux existent encore aujourd’hui. L'un d'eux est dit "le Miroir aux Fées", auprès duquel se trouve l’arbre d’or. Une des légendes raconte que de maléfiques lavandières nocturnes venaient y battre leur linge et en faisaient le linceul des passants attardés qui acceptaient de les aider. Entaille profonde dans le schiste rouge, le Val égare toujours ses visiteurs dans le lacis de ses vallées. Certains disent que la faute revient au minerai de fer très abondant dans la région, qui affole les boussoles et les esprits.

Rocher des faux amants
Le Rocher des Faux Amants se présente sous la forme d'un cœur … brisé : les deux amants sont statufiés pour l'éternité, mais séparés par cette cassure qui symbolise aussi la blessure ressentie par Morgane lorsqu'elle a appris que son chevalier lui avait été infidèle.

"Morgane, éperdument amoureuse du beau chevalier Guyomard, décide alors de se venger quand elle découvre son infidélité. Elle suit les deux amants et leur jette un sortilège attachant magiquement Guyomard et la demoiselle à quelques pas l’un de l’autre, les condamnant à se voir sans cesse sans pouvoir se rejoindre.
Elle utilisait ses pouvoirs à des fins maléfiques et obtenait ce qu’elle voulait des hommes grâce à sa beauté.
La fée Morgane, reine d’Avalon (l’île aux pommes de l’autre monde) portait une branche de pommier, symbole celtique de la paix et de l’abondance. Elle tenait ses amants captifs dans le val sans retour, mais ce n’était qu’imaginaire. Lancelot mit fin à l’enchantement et libéra ceux qui subissaient le joug de Morgane."
Pour la légende voir ici ou : Morgane, une fée-femme guenane.voila.net/Morgane.pdf

Manuscrit illustré XV° siècle sur les aventures de Lancelot. (Exposition Bnf)


L’Arbre d’Or
En septembre 1990, 5 jours d'incendie ravagèrent les bois de la vallée du Rauco. L’Association de Sauvegarde du Val sans Retour organisa la collecte des dons pour la restauration de ce lieu de légende. Un mémorial fut créé par François Davin avec l’Arbre d’Or, un châtaignier calciné doré à la feuille, entouré de cinq arbres noirs symbolisant la forêt brûlée. La victoire d'une forêt mythique sur la tragédie.
Cet arbre d’or a été protégé des vandales qui venaient le gratter, ou même l'amputer d’une branche. Il a été restauré, entouré d’un grillage et entouré d'un cercle d’aiguilles de schiste pourpre.

* Pour en savoir plus sur le dieu Odin et la connaissance en harmonie avec l'univers.
Extrait:
Odin découvrit les runes pendu à un arbre, il voyait le ciel dans le petit lac au pied de cet arbre... Pour les hommes de l'Antiquité, l'observation des étoiles et des astres était fondamentale pour la connaissance de leur univers et en particulier pour leurs repères spatio-temporels. Ils mesuraient et étudiaient la position des constellations au fur et à mesure des saisons, leur déplacement au cours de l'année.
... c'est toute une correspondance qui s'établit entre divers niveaux de connaissance concernant l'espace (orientation horizontale, les quatre points cardinaux), le temps du cycle annuel (orientation par les huit repères des fêtes solaires) et le temps éternel du ciel (domaine des constellations et ... des dieux.). Avec cette base liée à l'environnement naturel et donc indépendante du lieu de vie, l'homme disposait d'une architecture de mémoire sur laquelle il pouvait greffer les connaissances au fur et à mesure qu'il les intégrait. C'est ainsi que fonctionne notre cerveau et notre mémoire et dans une civilisation orale, ce système structuré permet de développer un Art de mémoire, perdu à notre époque puisque l'écrit nous affranchit de cette dimension du savoir.
Voir l'article sur ce blog ici.

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4 août 2009

Version documents Merlin... IV, 4° étape : Paimpont et son abbaye,

Pour la version allégée, voir ici.

Importance en ancienneté de l'exploitation du fer en Paimpont
(Wikipédia)
Localement les plus anciens sites datent de Halstatt et/ou du début de la Tène ancienne (750 à 500 avant J.C.).
Plusieurs sites de réduction de minerai, fouillés ces dernières années, sont à relier à la Tène moyenne. On dispose aussi de plus rares indices gallo-romain et du haut Moyen-Age. Les ferriers les plus importants en volume, atteignant parfois jusqu'à plus d'un millier de tonnes de déchets, sont datés entre la deuxième moitié du XIIIe siècle et le début du XVe siècle. On y a découvert des types de fours de réduction de minerai appartenant à une lignée technique inédite. Enfin, une première datation radiocarbone (C14) situerait le fonctionnement d'un premier haut-fourneau au niveau de l'étang du Pas du Houx dans le courant du XVIe siècle, quelques dizaines d'années avant l'implantation des Forges.
L'ensemble de la forêt de Paimpont est acquis en 1653 en vue de l'exploitation de sa richesse en minerai de fer. Fondées dès 1653, les forges fournissent un fer et de la fonte de grande renommée. Les forges sont fermées en 1884.

Création de l'abbaye
La première implantation d'un édifice religieux sur les bords de l'étang de Paimpont (où Judicaël possédait un château) date de 645 quand Judicaël, roi de Domnonée et son ami Méven (Mewen ou saint Méen) construisent un prieuré dédié à Notre-Dame.

L'abbaye de Paimpont fut construite au 13ème siècle sur l’emplacement d’un prieuré fondé en 645 par Judicaël, roi de Domnonée (moitié nord de la Bretagne). Cependant, l’abbaye telle que l'on peut la voir aujourd'hui a été construite au XIIIe siècle et restaurée au XVe. Cet ancien prieuré fut érigé en abbaye par bulle du Pape Innocent III, de l’an 1211, sur les instances de dom Tual, abbé de St Jacques de Montfort, ancien prieur de Paimpont. Monastère bénédictin à l’origine, elle fut dès le 13ème siècle habitée par des chanoines jusqu’à la Révolution. (Wikipédia)

De l'ancien monastère, du vieux cloître, il n'existe plus rien. Le grand bâtiment actuel a été construit, au XVIIème siècle, pour abriter les religieux réformés en 1649. Il sert aujourd'hui (c'est-à-dire vers 1907) de presbytère, de mairie et de salle pour l'école laïque des garçons.

Il est noter que la sacristie renferme des trésors nombreux (XVe au XXe siècle) et plus particulièrement un Christ en ivoire (17ème), d’un reliquaire (15ème) offert par la duchesse Marguerite de Bretagne, mère de Anne de Bretagne, qui contiendrait un radius de St Judicaël, d’une statue en bois polychrome (15ème).
Le grand bâtiment qui existe à l’ouest et qui sert maintenant de mairie et qui est bordé à l’ouest et au sud par un grand étang, a été construit en 1649 par l’abbé Bernard de Sariac. L’ancienne Abbaye à l’Est, est devenue une école. Au centre, l’église abbatiale est toujours en activité. A l’ouest, un chemin longeant l’étang nous amène à une grotte curieuse, faite de "Laitier ou mâchefer" (résidus de fonderie), construite sur un lieu déjà voué au culte ; elle est dédiée à la Vierge. La statue de Judicaël fait face à la grotte de la Vierge.


Longtemps le bourg de Paimpont ne fut constitué que de l'abbaye avec ses bâtiments associés tels que l'hôtellerie pour l'accueil des pélerins, du cimetière et de quelques habitations.
Ce n'est qu'au cours du XIXe siècle, bien après la vente de l'abbaye comme bien national en 1790, que le bourg commença à prendre la physionomie qu'on lui connaît aujourd'hui.
Dans l'abbatiale, en septembre 1974, des peintures murales sont découvertes sous les boiseries en cours de restauration. Datant des XIVe-XVe-XVIe siècles, elles sont - en dépit de leur état - exceptionnelles au niveau de la Bretagne.

L’industrie du fer et l’exploitation de la forêt sont pour les paysans locaux une ressource complémentaire à la vie agricole : les forges emploient directement 100 à 400 hommes. En 1815, elles font vivre 310 employés (hauts-fourneaux, affineries, fenderie, entretien et surveillance de la forêt). Une partie de la production est traitée sur place : le métier de cloutier se développe chez les paysans. Parallèlement, la production de cendres entraîne l'établissement de blanchisseries de toiles à Folle-Pensée, au Canet (ou Cannée), à La Ville-Danet. Une nouvelle communauté se forme donc autour du fer qui a permis la conservation d'un peuplement rural important plus longtemps que dans une grande partie des communes rurales d'Ille-et-Vilaine.

Dévotion à la Vierge Marie
Le concile d'Éphèse (431) et les suivants reconnaissent Marie comme Théotokos, celle qui a mis Dieu au monde, la « Mère de Dieu ».
La virginité perpétuelle de Marie (« toujours vierge ») est une doctrine commune aux catholiques et aux orthodoxes, inscrite dans le symbole de foi de saint Épiphane, en 374, et proclamée (comme une "vérité de Foi") pendant le deuxième concile de Constantinople (553)

Clovis : de l'histoire au mythe
En France on note un développement du culte de la Vierge surtout à partir du XI° siècle, mais il a été attribué à Clovis grâce à sa femme chrétienne.

La grotte de Paimpont
Le lieu était déjà voué à la méditation et à la prière du temps des druides. Plus tard, les moines de l'abbaye s'y rendaient par un chemin qui coupait l'étang.

Déesse des eaux et marais, antique déesse mère Etymologie: Anam = Marais, Ana = Souffle, âme. De Anan = Gwarc'h, la Vieille*, mère des dieux, des hommes, patronne des vivants et des morts. Déesse de la fécondité et du grand passage vers l'au-delà. Réside dans les marais et au bord des eaux brumeuses, (*Vieille des marais, Mère vieille des Bretons, Mère de la race, des vivants et des trépassés)

Au X° s, De Ana fut apparentée à la Vierge, d'après un manuscrit gallois. **Aballac, fils d'Amalech, qui fut le fils du grand Beli (Belenos gaulois) et de Anna cousine germaine de la Vierge Marie. Cet Aballac ou Evallach est le Roi Méhaigné de la Quête du Graal.
Ana en racine indo-européenne se retrouve dans de nombreux dérivés, anima latin, anaon armoricain (anaon : peuple des trépassés c'est-à-dire peuple d'Ana). Annwyn gaulois correspond aux enfers celtes, fait de brouillards et d'eaux glacés.

La Vieille en Brocéliande:
Ce sont principalement des mégalithes qui portent des noms en rapport avec le culte de l'antique déesse.
Tombeau des géants = Roche à la Vieille (la Sorcière) sépulture du Bronze ancien (-1500) près du Val sans retour (Tréhorenteuc)
On en trouve aussi à Concoret, Roches de Tréban, Campénéac, Mauron (Roches du Champ Morgan),

Morgane et la Grande Mère ou Déesse (wikipédia) citation:

"Le personnage de Morgane pourrait avoir une de ses sources dans la déesse Morrigan, inspirée de la Dea Matrona gauloise, telle qu'elle apparait dans la littérature galloise médiévale2. Fille **d’Avallach ou du roi d’Avallach (Avalon ?), dans les Triades galloises elle est, comme dans le cycle arthurien, liée au roi Urien... Le nom de Morgain est issu de celtique *mori-gena qui signifie « née de la mer ». On peut aussi le rapprocher de celui de la déesse irlandaise Morrigan. Morgane apparait pour la première fois dans la Vie de Merlin (1150) de Geoffroy de Monmouth"


Notre Dame de la Vie / de la Vieille / des Anciens (à Vienne) : Serait un des plus anciens édifices dédiés au culte marial : Temple romain réaffecté en église au V° siècle.

4 août 2009

Version documents : IV, Pont du Secret

Partie allégée ici.

Le pont sur le plan symbolique
Le pont (comme le gué) est entre le monde des hommes et celui de l'au-delà. Sur le plan symbolique il représente l'accès à une forme de conscience plus élevée.
Les papes en gardent la trace dans leur dénomination de pontife signifiant dans la Rome antique: faiseur de ponts.

Lancelot héros des passages, gués ou ponts.
Rites de passage de l'eau dans les légendes arthuriennes

Daena

Dans l'Avesta (livre sacré des iraniens zoroastriens), la daēna est le symbole du lien à la religion, sa capacité transcendante à s'unir à sa dimension divine.
Celui qui a pensé, dit ou fait le mal rencontre une terrible mégère qui représente tous ses méfaits et sera damné. Au contraire, une belle jeune fille est la personnification de toutes ses pensées, paroles et actes en accord avec le Bien.
Daena a donné Dēn traduit par « Bonne », c'est au plan supérieur le zoroastrisme, la "bonne" religion et pour l'individu la partie de son âme qui lui fait face.


Daena:double céleste ou conscience, somme de ses actions, paroles, pensées.

La tasse en or, dite "gobelet de Paimpont" est maintenant à Saint-Germain-en-Laye, musée d'archéologie nationale. 

Pour une interprétation de l'amour courtois mis en parallèle avec l'amour soufi.

Pour un survol du féminin sacré dans différentes traditions (dont les légendes arthuriennes).
orients.pagesperso-orange.fr/Doc/le%20feminin%20sacre.pdf
Le Féminin sacré et la quête de l'unité perdue J B Cabanes



 

4 août 2009

Version documents : IV, Forges de Paimpont

Voir la version allégée ici.


Forges de Paimpont
Fondée en 1673 la forge de Paimpont fonctionna jusqu’en 1894, date de sa fermeture définitive.
Le village des Forges de Paimpont a conservé les vestiges des laminoirs et des fonderies, les bâtiments destinés autrefois aux logements des maîtres de forge et des ouvriers, ainsi que les écuries, des remises et des lieux de culte (chapelle Saint Eloi*).
Les activités de cette manufacture de fer ont profondément marqué le paysage du village des Forges qui aligne ses maisons basses du XVIIIe siècle, en schiste violet, anciens logements des ouvriers sidérurgistes.
Jusqu’au 19e siècle, l’industrie bretonne de la métallurgie "au charbon de bois" fut parmi les plus importantes avant d’être supplantée par la concurrence.

*Saint Eloi, patron des métallurgistes et orfèvres entre autres.

Pour en savoir plus, voir ce document avec schéma explicatif du bas-fourneau, photos de fouilles archéologiques, contexte historique:
SUR LES TRACES DU SAVOIR FER, en PDF
www.psydire.com/.../20050712_ARTCHEOLOGIE_Sur&001les&00...
Version texte ici.

Voir aussi le site d'un forgeron passionné ici.


4 août 2009

Version documents : IV Les lieux de légendes arthuriennes

Pour la version allégée, voir ici.

Le GUÉ DE PLÉLAN

Le village s'est constitué près du gué autour de la motte du château féodal dit Motte Salomon. Au moyen-âge s'y élevait le château du roi Judicaël (VII° siècle) et du roi Salomon de Bretagne (IX°siècle). Ce n'est que tardivement, avec l'importance croissante de la route royale passant à Plélan et surtout au XIX° siècle que le Gué a perdu de son importance au bénéfice de Plélan qui est maintenant la voie d'entrée directe en forêt de Paimpont par la route nationale à quatre voies qui passe tout près.

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Motte de Salomon


Pour en savoir plus sur le Gué-de-Plélan et Plélan-le-Grand, voir ici un site très riche avec photos, carte de Cassini... : patrimoine.region-bretagne.fr

En bas de page, on trouve une longue liste de rubriques cliquables détaillées (avec photos, plans...) sur les ouvrages et constructions de la commune (châteaux, motte de Salomon, chapelles et églises)

Voir une page de cartes postales anciennes sur le site notrefamille.com

Dans les récits celtes, tous les combats et les rencontres décisives ont lieu au passage de différents gués. Ainsi on peut relever la rencontre de Dagda et Morrigane, le dieu et la Grande déesse celtes. Au milieu du gué, la Grande Déesse s'unit au Dieu Bon. Le lieu sera appelé le Lit du Couple. Elle lui promet la victoire et la mort du roi des Fomoiré.

morrigane-baka-okha
Morrigane, (baka-okha.blogspot.com)

Cuchulain, la reine Mebd et Morrigane, la Grande reine ou Reine fantôme. (en anglais:wikipedia.org/wiki/The_Morrigan)
Cuchulain, le héros irlandais combat un à un les champions de la Reine Medb dans le gué qui forme frontière entre leurs territoires.

Lancelot prouve sa valeur en trois exploits se déroulant au gué.

lancelot-bdenfolie

Lancelot, (bdenfolie.unblog.fr)

Patrice Lajoye dans Mythologie Française fait le lien entre Sucellus, le Dagda et Merlin.
Sucellos est considéré comme un médiateur entre les dieux et les humains.

Sucellos

Sucellos, wikipédia

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3 août 2009

Version documents : III La triple Déesse

Pour la version allégée, voir ici.

LES FIGURES DE LA GRANDE DEESSE DANS LE TERRITOIRE DE BROCELIANDE

Gwenc'hlan Le Scouëzec dans son Dictionnaire de la Tradition Bretonne parle de la Grande déesse adorée sous forme de femme serpente ou anguille. 

En Armorique ce culte a été important, à Sizun (Finistère) par exemple, 5 sculptures au total sont dans l'enclos paroissial (église et ossuaire), ce qui fait peut-être de Sizun un sanctuaire important de cette déesse serpente ou poisson.

 

Lampauol-Guimiliau-copie-1

 Déesse serpente de Sizun (Sirène)

 

getatt

Déesse poisson de Sizun (Sirène) (nombreuses photos sur le site)

(Voir ce site pour d'autres photos de sirène, femme-poisson, Mélusine en Bretagne)

 

En Armorique la Grande-Déesse était Ana, mère des dieux et des hommes pour les Celtes, c'était la déesse des marais, d'ailleurs le mot celte Ana signifie marais. 

Le marais naît de l'union de la terre et de l'eau, il est dangereux, porteur de mort, mais aussi riche de vie en tant que milieu humide. En Bretagne où ils étaient nombreux, les marais étaient considérés comme les limites ou frontières de l'Autre-Monde. Cet Autre-Monde était conçu comme une dimension parallèle et coexistante à notre monde, celle des hallucinations, des esprits, des fées et des morts.

Dana signifierait aussi "enseignante" ou "sagesse", la déesse apparaît comme initiatrice et détentrice de la connaissance (Sainte Anne protège les enseignantes, institutrices). 

Déesse des métamorphoses de la vie, elle apparaît parfois comme femme/oiseau, telle la "Reine Pédauque" sculptée au portail des églises au Moyen-âge qui est une femme-cygne, oie ou cane (dont le nom d'espèce est "Anatidés"), êtres de l'Autre-Monde venant parfois en ce monde interférer avec les humains.

Elle apparaît dans certaines représentations sous forme de femme serpente ou anguille ou sirène comme nous l'avons déjà vu. Un document Pdf remarquable avec photos, présente son impact mythologique dans une région bretonne :

La Wrac'h (www.ippa29.fr/.../L-aber-Wrach-a-la-croisee-des-traditions-spirituelles.pdf)

Deva Ana (Déesse Ana) correspond à Diana, Diane, la grande Déesse-mère des Romains. C'est la Déesse de la Nature dans ce qu'elle a de sauvage et libre. Elle préside aussi à la vie des êtres et des femmes en particulier, à toutes les étapes de leur vie, de la naissance à la mort, symbolisées par les trois âges : jeune fille-séductrice, femme-mère, vieille femme-sage.

Pour les Gallois, la Déesse-Mère est Rhiannon, déesse de la vie et la mort, la mort est considérée comme la naissance à un autre monde. Son nom vient de Rigantona, grande reine et le roi celte détenait son pouvoir de cette déesse. (Pouvoir de droit divin par union à la déesse!)

Voir ici pour les fiches des déesses ou pour mieux voir les illustrations, ici)

Dans  la mythologie celtique, la grande déesse est tripleainsi en Irlande Morrigan est aussi Macha, Nemain ou Badb, et ces 3 formes sont en rapport avec trois fonctions principales.

Nemhain signifie frénésie, fureur de la transe (guerrière) Macha: bataille, Badb: corneille (oiseau, donc symbole de l'esprit et symbole des transformations de la déesse jusqu'à cet aspect associé à la mort).

Ainsi Morrigan(e) ou Morgane est déesse de la guerre et de la mort, mais elle est aussi déesse de fécondité, sexualité et déesse de souveraineté qui confère son pouvoir au roi.

 

DIMENSION MYTHIQUE DES TROIS FEMMES DE LA LEGENDE ARTHURIENNE

1° VIVIANE

Son père était Dyonas, filleul de Diane, déesse de la Nature et des marais comme nous l'avons vu. Son nom évoque son rapport avec les marais et en fait une divinité masculine: Devos-Anos

Viviane ou Vivienne (Uiuiane, Uiniane, Uiuiane, Nymenche, Niniane, Ninian, Nivienne, Nimue) est aussi un nom en rapport avec des sources, des marais.

Son nom en gallois pourrait dériver de Gwig "jaillissant", ou de Eienen : source. Ce qui évoque la fontaine bouillonnante dont le type même est la fontaine de Barenton.

Nymenche ou Nimue dériverait de nem, "céleste", "sommet" comme la rivière Ninian.

A noter que Nemain pourrait avoir la même étymologie, on retrouve "source du sommet".

Le « Viv » de Viviane évoquerait par ailleurs sa nature de vouivre, femme serpente, analogue à Mélusine. Souvenons-nous que Brécilien est le Mont de l'anguille, de la serpente par excellence.

Vive vient de l'ancien normand wivre (« serpent, dragon »), de l'ancien français guivre (« serpent, dragon »), du latin vipera (« vipère »).

Le modèle de Niniane a probablement été Ganieda (Gwenddydd en Gallois), la soeur de Merlin de la Vita Merlini de Geoffrey de Monmouth. Elle succède à Merlin en tant que prophétesse, ses dons révélés tardivement étant devenus supérieurs à ceux de son frère. De même, dans les romans arthuriens, Viviane, la Dame du Lac conseille Arthur lorsque Merlin a disparu.

C'est Robert de Boron, continuateur chrétien des romans du Graal qui remplace Ganieda, la sœur incestueuse de Merlin par Viviane, une très jeune fille qui apprend tout de Merlin et le garde près d'elle par un ultime sortilège. 

 

2° MORGANE

Morrighan (Irlande) est une forme la Vieille Femme qui signifie « Reine des Fantômes », c'est une référence à sa dimension de Déesse des Morts, déesse de l'Autre Monde. Les noms de Morgana ou Morgaine la relient à la mer (Mor signifie la «mer»), aussi associée à l’Autre Monde. 

Morgane est la gardienne du seuil de l'Autre Monde, on la retrouve au gué, à la fontaine, lieux d'eau qui sont tous considérés comme des passages possibles vers l'Autre Monde.

Dans les Chroniques de Rabelais, Morgane est marraine de Gargantua. Nommée Morgane-le-Fay ou Morgue, elle est liée à la Mort, mais elle est aussi Mère-Grand, Mère-Guérisseuse. Sa récupération chrétienne est probablement sainte Marguerite, représentée "issant" du dragon, ou le dragon à ses pieds. On ne s'étonnera pas de la dévotion particulière dont elle fut longtemps l'objet en Bretagne.

 

Ste Marguerite-beauvais1

Ste Marguerite-beauvais 

 

Morrighan, Déesse de la souveraineté se présente sous un aspect de vieille femme et se transforme en une jeune fille superbe dans les bras du héros qu'elle qualifie ainsi comme futur roi. 

Morgane dans la légende du Roi Arthur est sa demi-sœur dont il a un fils incestueux. Elle s'oppose souvent à Arthur ou Guenièvre, mais elle conduit Arthur à la fin de sa vie au royaume magique d’Avalon (l’Autre Monde). 

Dans le Val sans Retour, par ses sortilèges, elle garde prisonniers les chevaliers infidèles qu'elle séduit (seul Lancelot s’en sortira, car son amour pour Guenièvre est le plus fort). 

 

3° GUENIEVRE DEESSE DE L AUBE ET DU PRINTEMPS 

En Gallois, Guenièvre est Gwenhwyvar ("Blanche-fée"). Elle est une des figures de l'ancienne Triple Déesse galloise, déesse de l'aube et du printemps, ainsi dans certaines versions de la légende arthurienne, Arthur a épousé trois femmes toutes dénommées Guenièvre. 

Cela répond à la tradition celtique selon laquelle le roi le devient en épousant rituellement la Déesse. Le nom de Guenièvre signifie "vagues blanches" ou "esprit blanc" 

C'est une "vierge" selon le sens originel: "Celle qui est Une par elle-même" c'est-à-dire celle qui est à la fois autonome par rapport aux contingences extérieures et en même temps unifiée au coeur d'elle même. 

En tant que reine, elle incarne la puissance de l'éternel féminin, souverain et paisible, favorisant l'harmonie des mondes et préservant la vie. "Auprès d'elle, fleurit le printemps d'Arthur, loin d'elle s'amorce le crépuscule des dieux." Vu ici

Dans les mythes Gallois identiques aux irlandais, les trois épouses d'Arthur (Gwenhwyfars) personnifient la Grande-Bretagne ou la souveraineté de la Bretagne. Arthur, roi de Bretagne, doit s'unir avec les trois déesses, afin d'assurer la prospérité et la fertilité de la terre.

Remarquons que Guenièvre amène en dot la Table Ronde. Cette Table avait été construite pour Uther Pendragon (père d'Arthur) conseillé par Merlin, mais à sa mort, le roi Leodegan, père de Guenièvre, la reçoit à son tour. Lorsque Arthur épouse Guenièvre, Leodegan donne la Table ronde (et 100 chevaliers) à Arthur en dot*.

Guenièvre  qui possède donc la Table ronde, représente l'unité du royaume et la puissance de la royauté plus que Arthur lui-même. La table ronde n'est pas brisée matériellement, mais symboliquement, lorsque les deux plus fervents partisans d'Arthur se divisent, entre la Maison de Ban (Lancelot) et celle des Orcades (Gauvain). Selon le principe de la royauté sacrée celte, Guenièvre (dans sa fonction symbolique de représentante de la déesse) épouse Mordred et en fait ainsi le nouveau roi!

 *Sur les traditions anciennes de dot et douaire et leur évolution voir ici.

2 août 2009

Version Documents : II L'Eau serpente

Pour voir la version allégée, cliquer ici.


BROCELIANDE ET FORÊT DE PAIMPONT
Pourquoi le territoire de Brocéliande est-il maintenant assimilé à la forêt de Paimpont? Quelles sont les particularités qui le justifient?
La mer : évolution des côtes, implantations humaines.
En Bretagne, le remaniement des côtes parfois brutal et de grande ampleur a longtemps menacé l'installation des hommes.
Transgressions marines (submersion des terres de longue durée par la mer) et inondations ont contribué à certaines particularités de la Bretagne qui par ailleurs a longtemps été une ile au-delà de ce qui forme actuellement la frontière naturelle de la péninsule bretonne, l'Ille-et-Vilaine.

Même en période historique, en particulier médiévale, la côte a varié sur dix mètres en hauteur par endroit, la mer envahissant les terres le long des bassins de certaines rivières.

Dans la dernière période glaciaire, c’est-à-dire déjà dans la préhistoire, il existait un vaste golfe ouvert sur l’Atlantique à l’emplacement de ce qui est aujourd’hui la Manche Ouest.
 
On note des transgressions marines jusqu'au VIII, IX° siècle. Les hommes installaient des refuges sur des buttes, où la présence d'eau potable était cruciale.
Aux alentours de l'an mil (plus ou moins jusqu'au XIV° siècle), le climat plus chaud au nord, favorise la montée des eaux, mais aussi parfois des installations humaines (par exemple celle des vikings au Groenland - c'est-à-dire "Terre Verte")

Ainsi le Mont Dol au Nord de Brocéliande, était une île habitée au début du VIII° siècle où la légende raconte qu'un raz-de-marée aurait emporté la forêt de Sissy qui à l'époque s'étendait dans toute la baie depuis Coutances jusqu'au cap Fréhel. Après ce cataclysme, à la place des eaux préalables, des marais s'étendaient autour du Mont Dol lui faisant perdre son insularité.

Le Mont Dol était un haut lieu de dévotion à Cybèle, Diane, c'est-à-dire la Grande Déesse mère avant d'être christianisé dans les premiers siècles de notre ère.

En fait, il semblerait que l'événement ait été moins brutal, mais il y eut effectivement une nouvelle transgression marine avec remaniement des côtes à cette époque.

On note au cours du temps une évolution du légendaire intégrant d'anciens éléments mythiques, des souvenirs de ces remaniements géographiques impressionnants qui aboutissent dans une période récente à l'assimilation des lieux légendaires de la légende arthurienne avec le territoire actuelle de Brocéliande.
Pour en savoir plus sur l'identification de Brocéliande à la forêt de Paimpont, lire ce document remarquable:
De l'invention de la topographie légendaire de la forêt de Paimpont à ses recompositions contemporaines.
Marcel Calvez En Pdf [PDF], en doc google.
Druides, fées et chevaliers dans la forêt de Brocéliande
hal.archives-ouvertes.fr/.../ForA_tde_BrocA_liandeFIGCalvezsansillustratio...

Les rivières : toponymie des rivières autour de Brocéliande.
Ces rivières qui l'entourent font partie du bassin versant de la Vilaine
NINIAN :
Etymologie celtique : "nin", sommet. An : eau (Ana : marais). C'est aussi ce qui vient du ciel, céleste.
Ninian signifierait la rivière du sommet et comme le sommet est plus près du ciel, sa source est "céleste" dans la représentation religieuse globale des anciens.

A noter que c'est proche du sens de l'Oust:
Oust dérivé du pré-celtique olt qui signifie celui du haut.

YVEL
Sur wikipédia, l'étymologie d'Yvel peut se déduire de celle de Yvelines, avec en celte la notion d'eau tout comme en ancien français avec le mot "ive".
Yvel serait "l'Eau".
Par ailleurs yvo signifie If en gaulois avec le sens de toujours vert, vivant (d'où un symbolisme de vie éternelle qui se retrouve dans son utilisation traditionnelle d'arbre de cimetière).

AFF
Aff signifie Vie, âme
En celte, aff signifie eau, cours d'eau. On trouve des rivières Avon, Afon au Royaume-Uni (Jean Markale).

MEU
Meu ou mel ont le même sens, celui de miel ou jaune comme le miel. Melle ou mel fait aussi référence à l'Or, le fruit d'or ou merveilleux (pomme : "melon" en latin et grec). Il existe un ruisseau Mel, affluent du Meu.
Dictionnaire celto breton*

Meu ou Mel en Breton se retrouve dans le mot Melin, la forme la plus courante de Merlin. Ces mots signifient* "moulin", meule, machine à moudre. Référence à un grand Moulin? Peut-être à un Moulin cosmique dont les rivières traduiraient le mouvement sur terre?
D'ailleurs on retrouve le même sens pour le mot Vilin.

VILAINE
Les Bretons migrant vers l’Armorique aux Ve et VIe siècle lui donneront par ailleurs le nom de Ar Ster Velen, la rivière jaune. Son nom pourrait aussi être lié aux nombreux moulins à vent qui étaient implantés sur ses rives. En effet, moulin se dit vilin en breton.
Mais le nom ancien de la Vilaine était Wiken ou Vicen. Wissen en allemand de même vient de la racine latine Videre. Or Weid, racine indo-européenne signifie vision et connaissance. (Veda en sanscrit). Racines et traditions, celtes-b.

Avec ces rivières, nous avons donc un symbolisme de Moulin cosmique, moulin de connaissance?

N'oublions pas l'Ille, suffisamment importante pour être associée à la Vilaine, elle coule du Nord vers le Sud tout comme la partie de la Vilaine qui délimite la Bretagne. Ille ou Il était aussi Isla. Insula en latin signifie isolé, île. Nous avons vu que lors des transgressions marines, la Bretagne était effectivement une île avec un envahissement maritime par la vallée de L'Ille-et-Vilaine.
En latin ille signifie "fameux"; El ou Il fait référence au sacré, c'est-à-dire séparé du profane. En langage archaïque, c'est ollus ou allos (« autre, différent ») en gaulois.

LIMITES DE BROCELIANDE ET TOPONYMIE

La forme locale de la forêt se retrouve sous les toponymes de houët ou couët avec parfois un k à la place du c, ou encore de hoëd.

A l'Est, dans l'axe Malon/Mel, Iffendic, Monfort/Meu on note Talhouët près de Malon ("Front de la forêt") où un prieuré avait été fondé (il est détruit). Penhouët (Tête de la forêt) se trouve près d'Iffendic.

Au Sud, Guer est en fait "Gwern-Porc'hoëd", soit la "Porte de la forêt".

A l'Ouest, Penhouët près de Néant et Penhouët près de Loyat marquent de nouveau la "Tête de la forêt".

Au Nord, Trekouët près de Muel est "Au-delà de la forêt" tandis que Loscouët près de Gaël est la "Queue de la forêt".

On peut effectivement noter les toponymes comportement le mot désignant localement la forêt: ouët ou oëd. C'est à l'Est près d'Iffendic, Penhouët (Tête de forêt). De même à l'Ouest, Penhouët en Loyat ou Penhouët en Néant sur Yvel. Au Sud, c'est la "Porte de la forêt", Gwern-Porc'hoëd devenu Guer. Au Nord, c'est la "Queue de la forêt" avec Loscouët en Gaël.

1 août 2009

Version Documents : I Territoire de Brocéliande

Ce qui suit est la version documents avec les éléments de recherche et les liens correspondant à "Merlin, Brocéliande et le Graal"

Pour la version allégée cliquer ici ou sur le tag Brocéliande.

ETYMOLOGIE DE BROCÉLIANDE

On trouve différentes versions de ce nom : Brocelian, Brècheliant, Brec'hellean, Brécilien, Bréchilien, Brékillien, Brokilhean... Comment choisir?
Examinons quelques hypothèses:
Cette forêt était désignée dans les textes sous le nom de Brécilien au XII° siècle, Brec'helean en breton. http://www.gralon.net/articles/art-et-culture/litterature/article-la-foret-de-broceliande---un-site-de-legendes-2298.htm

Pour Brec'hellean: le suffixe ean marque le pluriel, hell est en rapport avec "pouvoir" et bre correspond à un mont ou une butte. Ce serait le Mont de ceux qui ont du pouvoir, autant dire des envoûteurs ou enchanteurs.
Pour BroKilhéan, Bro est le "pays", Kilhéan signifie aussi envoûteurs en breton et Brokilhéan serait donc le "pays des envoûteurs". Voir forum breizhoo.fr
D'après le dictionnaire celto-breton-français Le Gonidec de 1821, lean signifie religieux, solitaire; el signifie "créature purement spirituelle ou intellectuelle ou encore "ange"", ce serait donc le "pays des fées" ou des druides?

Des fouilles archéologiques ont permis de découvrir plus d’une cinquantaine de tertres funéraires, de menhirs et d’alignements, érigés du Néolithique à l’âge du Bronze en Brocéliande. Or dans les traditions populaires, la construction des mégalithes est souvent attribuée aux fées.

Pour C Mandon (Racines et traditions, Les celtes-b, Pdf ), Brocéliande est Koat-Brec'-hel-lean, la forêt de la connaissance druidique.

De façon plus terre-à-terre, Bre ou Bre'ch vient de la racine gauloise Bracu- signifiant vallée, marais, ce qui correspond tout-à-fait à la réalité du terrain de la forêt de Paimpont parcourue de ruisseaux et de leurs vallées, parsemée d'étangs et de fontaines en terrain plus ou moins marécageux. (Voir ici)

Selon Gwenc'hlan Le Scouëzec, (Brocéliande, voir extrait de ce livre ici), ce serait la butte à l'anguille, Bre-silien. Mais de quelle anguille s'agit-il? Ne serait-ce pas une des figures mythiques de la grande Déesse-Mère adorée sous sa forme de serpente ou sirène dans toute la Gaule et l'Armorique? Ainsi Brocéliande serait le Pays de la Grande Déesse-serpente régnant sur ce territoire de marécages et de rivières.
Il existe une "Hutte à l'Anguille" ou Butte à l'Anguille au Nord-ouest de la forêt de Paimpont. Est-elle en rapport avec Brocéliande et si oui quelles sont donc les limites de ce territoire mythique?

LIMITES ET LOCALISATION DE BROCÉLIANDE

Si l'on en croit les troubadours bretons, descendants directs des bardes celtiques et bretons, « Bresilianda » était le nom de la Bretagne entière (J Anglade).

Dans LÉGENDES TRADITIONNELLES DE LA BRETAGNE de O-L AUBERT, pour la Forêt de Brocéliande, on lit: "Il y avait alors, au cœur de la péninsule, une forêt immense qui couvrait tout le pays compris aujourd'hui entre Fougères et Quintin pour le septentrion, Corlay et Camors pour le couchant ; le Faouét et Redon pour le midi." C'est aussi très étendu!

Sur cosmovisions:
 "La partie la plus considérable de la forêt était située entre la chaîne du Menez et les rivières de l'Oust et de la Vilaine, dans le pays de Porhoët. Le déboisement a beaucoup réduit l'ancienne forêt de Brocéliande."
* Porhoët

Cartes

C1I1

Cartes http://www.1france.fr/departement/35-ille-et-vilaine/carte-plan-departement.php


Mais avant tout, Brocéliande est le lieu des légendes arthuriennes. Le poète normand Robert Wace évoque les fées de Brocéliande dans le Roman de Brut au XII° siècle. Il sera suivi par Chrétien de Troyes (dans le Chevalier au Lion) et d'autres continuateurs des romans de la Table Ronde.

AUTRES LOCALISATIONS
D'autres territoires revendiquent aussi les lieux évoqués dans les légendes arthuriennes et du Graal. En voici quelques-uns:

Forêt de Huelgoat

Anjou, terre du Graal

Normandie

Quête du Graal en Normandie

Le Maine
L'antique forêt de Brocéliande s'étendait de Bellême à Vannes et du Mans à Avranches, voire à Fougères. En témoignent toponymes, légendaire, hagiographies, et traces laissées dans les  imaginaires locaux.

Pays Nantais

Temple du Graal dans les gorges du Verdon (Provence)

Terre du Graal et Valais Suisse

Tintagel en Cornouailles, Grande-Bretagne


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