Venus du Nord, ils bravent
Les derniers frimas nocturnes.
Les iris hollandais en touffe
Dardent de fragiles fleurs de ciel.
A l'abri du mur, dans leurs habits
A larges pans d'arum tacheté,
Les iris allemands se pavanent.
Enfin les premières jonquilles,
Plus frileuses cette année,
Se vêtent de jupes lumineuses.
La branche de prunier
Bourgeonne de promesses.
Les fleurs de prunier constellent les haies,
Sur les branches nues elles ressemblent
A des étoiles tombées du ciel d'hiver.
Dans l'herbe encore rare, les violettes discrètes,
Viennent répondre au jaune des calthas des marais.
Le grand feu de taille d'hiver est allumé,
De hautes flammes dévorent les branches.
Flambée dérisoire qui pourtant réduit à néant
L'expansion hors limites des haies domestiquées.
La palette du printemps s'enrichit
D'une explosion de violettes
En nappes étalées sur lit de trèfle.
Le tronc creux du frêne tétard
Sert d'abri à une plante fleurie.
Des cascades de lamier rose
Y forment une parure insolite.
Je n'ai pas vu l'éclipse solaire*
Un couvercle nuageux l'a cachée,
Mais j'en ai perçu les effets,
La lumière sourde déclinant
Peu à peu jusqu'à l'inquiétant,
Avant de retrouver tout son luxe
Dans les chants d'oiseaux rassurés.
* Eclipse du 20 mars 2015 (photo ci-dessous wikipedia)
Les marées d'équinoxe
Ont mauvaise réputation.
Celle-ci, « marée du siècle »
Etait un spectacle familial.
Seules des vaguelettes ludiques
Eclaboussaient les enfants
Entre les planches du ponton.