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AMOUR TROUBADOUR EN CHANTANT
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  • Quête de connaissances oubliées avec un esprit troubadour. Partage de contes poétiques et de poèmes-chants d'amour, illustrés de photos de nature, pour célébrer l'Amour, la vie et les troubadours.
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26 avril 2009

20/ Enigme II 7°etape

L’orientation globale de l’homme dans une société donnée comporte trois niveaux. En premier, il s’agit pour l’être de se repérer dans sa propre vie et dans son rôle au sein du groupe. Cela comporte tout un ensemble de savoirs et de manières d’être qui lui permettront de « tenir sa place » et de se comporter de manière appropriée à la fois pour lui et pour les autres.
En second, l’être a besoin de se repérer dans l’espace ne serait-ce que pour se déplacer et retrouver son chemin. Cette orientation est fondée sur les quatre points cardinaux.
Enfin l’être s’inscrit dans son rapport au cosmos, et en particulier au ciel qui lui fournit l’orientation temporelle.


2/ Science et repères traditionnels d'orientation.

La croix d’orientation totale comporte l’axe Est-Ouest des levers et couchers du soleil, dimension de l’espace.
L’axe Nord-Sud et Zénith-Nadir (soit haut et bas) donne la dimension temporelle déterminée par la position du soleil selon la saison et dans la journée.
Les axes Est-Ouest et Nord-Sud se situent à l’horizontale (monde terrestre). L’axe du Zénith est vertical (lien au monde céleste, divin).

Nous avons vu que quel que soit le modèle de représentation choisi pour cette orientation globale, (triskèle, swastika, croix…), le peuple dont il est la référence organise ses connaissances et son rapport au monde en fonction de ce modèle.
Il s’agit d’un archétype, d’un modèle idéal, pôle d’attraction et de structuration de la pensée des hommes qui l’adoptent.

Le lieu de culte de l’Objet sacré vers lequel le gardien nous guide n’échappe pas à la règle, tout en appartenant au modèle chrétien qui fait naturellement partie de notre paysage et que nous ne considérons plus sous cet angle. Mais sur les traces du gardien, nous allons en chercher l’archétype de référence et l’orientation globale qui s’y rapporte.

Notre société actuelle tout en étant coupée de ses racines culturelles anciennes est issue d’un type de société traditionnel. Cela s’accompagne d’un système de pensée qui se réfère à un modèle immuable appartenant au monde des dieux, au cosmos. Le cosmos, traditionnellement apparaît à l’échelle d’une vie humaine comme étant ce qui ne change pas ou seulement selon des aspects immuables et cycliques.
L’homme est soumis aux aléas d’une vie fragile, facilement perturbée et surtout il est conscient de sa mortalité.  Sa façon d’échapper au temps et à sa dimension d’anéantissement est d’élaborer un modèle permanent dont la connaissance des cycles lui est accessible, transmissible de génération en génération et surtout auquel l’homme peut s’associer afin de bénéficier de l’harmonie suprême que ce modèle représente. C’est ce que les historiens des religions et en particulier Mircea Eliade appelle le mythe de l’éternel retour.

Pour l’homme traditionnel, tout geste, tout acte matériel ou de construction humaine se réfère à un modèle divin, céleste. Et tout est sacré puisque cette conception implique l’homme dans sa globalité en tant que créature et sujet d’une part, en tant que participant et acteur d’autre part de la Création.
Dans ce contexte Eliade dit « La basilique des premiers siècles de notre ère, comme la cathédrale du Moyen Âge, reproduit symboliquement la Jérusalem céleste » et la même vision anime tout l’âge classique. (Mythe de l’éternel retour)

Orientation dans l’espace

Nous avons vu les principes qui conduisent à orienter les bâtiments en fonction de directions significatives sur le plan cosmique dans une perspective religieuse (« reliant » ainsi l’édifice terrestre à la dimension céleste, divine). Le plus souvent c’est l’orient, (l’est) ou le point du lever du soleil un jour déterminé, pour les lieux de culte chrétiens, sauf particularité locale.

Le lieu de culte est ensuite organisé selon un objectif spirituel déterminé par les religieux de l’époque, ce qui peut varier au cours du temps et selon les diverses réformes qui conduisent à mettre en accord les pratiques et l’évolution religieuse des édifices dans la cité.
Dans son plan même, l’église est conçue selon un modèle idéal géométrique et symbolique qui fonde l’architecture, celui de la Jérusalem céleste, du Ciel et du Paradis.
Ce modèle date d’une vision du prophète de l’Ancien Testament Ezéchiel (VI° siècle av. JC) et il a surtout été développé à partir de la description qu’en fait Saint Jean dans l’Apocalypse. Il inspire aussi l’architecture du Temple de Salomon. Il est repris par Saint Augustin au IV, V° siècle en réaction à l’effondrement de l’Empire romain : une organisation humaine pourtant liée au développement du christianisme à l’époque, ne peut être considérée comme œuvre divine. La référence à l’idéal de la «cité de Dieu», Jérusalem céleste et éternelle est la seule voie possible de salut.

Nous allons retrouver cette idée en application plus concrète sur le territoire chrétien aux alentours du X° siècle, après l’éclatement de l’Empire carolingien qui était aussi soutenu par l’église. Le modèle de la Cité céleste va dans un premier temps permettre d’assurer sur le plan social la continuité des valeurs spirituelles en identifiant l’âme chrétienne à l’idéal d’une pierre vivante du Temple spirituel auquel chacun est appelé à participer.
Sur le plan spatial, ce modèle va soutenir le renouveau architectural et le développement sans précédent des lieux de cultes chrétiens. En quelques siècles, le territoire occidental se couvre d’un « manteau d’églises » assimilant au passage les principaux lieux de cultes anciens. L’Eglise est alors porteuse d’une mission de réalisation de la Cité de Dieu sur terre qu’elle met en œuvre en apportant aussi un nouvel ordre, la diffusion des savoirs et en développant son pouvoir temporel concret, territorial tout en imposant son pouvoir spirituel aux puissants.

L’impact de l’implantation matérielle de ce modèle de la Jérusalem céleste est considérable, il fonde notre urbanisme et le développement de notre territoire. L’essentiel de nos bourgs et villages a pour origine ce puissant mouvement monastique de défrichage, de mise en valeur et en ordre de cette période historique.

              Pour en savoir plus cliquez sur l’image.

1_Ph


Pour certains auteurs, le schéma d’implantation des lieux saints, églises, cathédrales et donc des villages et des villes aboutit à un véritable quadrillage du territoire obéissant à des règles d’orientation cosmique (solaire principalement) à grande échelle. D’aucuns n’hésitent pas à parler de « grille de la Jérusalem céleste ».

Pour d’autres, le terme de Jérusalem Céleste est associé aux concepts suivants :
Paradis/Terra Sancta ; Réseau/Treillis de l'Univers ; Res Simplex, Chose simple, fondamentale pour l’Alchimie ; Unus Mundus, le monde unique où Esprit et Matière sont Un selon l’étude des textes traditionnels par Jung, psychothérapeute contemporain de Freud.
 
L’étude des alignements de mégalithes, monuments ou sites remarquables est actuellement favorisée par les nouveaux moyens technologiques (photos satellites, ordinateurs puissants, logiciel d’astronomie). L’Archéoastronomie* est une discipline scienfique en plein développement surtout en Angleterre. (*Archéoastronomy sur wikipédia anglais)

Le concept anglais de Ley lines* correspond de même aux notions d’alignement et de lignes de force telluriques qui ont alimenté de nombreux débats que seule une attitude scientifique pourra trancher pour nous permettre ainsi de mieux connaître notre passé et le niveau de connaissances de nos ancêtres. (*Ley lines sur wikipédia anglais)

QUESTION MYSTÈRE: Tradition d’habitat.
Quel modèle traditionnel antique d’implantation sur le territoire, d’orientation des bâtiments, d’aménagement architectural perdure actuellement (et connaît une expansion récente en Occident)?

Cliquez pour avoir la réponse "boule-de-gomme".

boule_de_gomme_


Orientation temporelle

Nous avons déjà vu le rapport entre le pouvoir religieux puis civil et le découpage, la maîtrise du temps. C’est un enjeu fondamental dans toutes les sociétés et son outil principal est le calendrier. Il faut en distinguer plusieurs types : Calendrier civil, religieux, de travail (agricole en majorité ou marin…).
Le calendrier civil est basé sur la course cyclique des astres. C’était la lune pour le calendrier romain antique, c’est devenu le soleil après la réforme instituée par Jules César (calendrier julien). L’année solaire est divisée en 4 périodes égales marquant les 4 saisons grâce aux jours remarquables que sont les solstices (été et hiver) et les équinoxes (printemps et automne). On retrouve le schéma de la Croix d’orientation.

Le début de l’année a varié selon les époques, mais aussi la durée de l’année, actuellement notre calendrier est dit grégorien (réforme du XVI° siècle). Nous avons un décalage de 13 jours par rapport au calendrier julien.

Le calendrier chrétien s’est construit progressivement sur des siècles, les fêtes chrétiennes ont été adoptées par le calendrier romain au IV° siècle (Empereur Constantin). Les fêtes des martyrs, des saints, de la Vierge Marie ont été instaurées au fur et à mesure. La christianisation de traditions païennes, de rites d’autres religions afin de les supplanter ou de rites archaïques implantés localement en Gaule aboutissent à l’élaboration du calendrier chrétien que nous connaissons aujourd’hui.

Le calendrier du travail de la terre est basé sur les temps forts de la vie rurale : semailles ou plantations, moissons ou récoltes,… Il comprend deux saisons : la saison active « chaude » de fin avril à fin octobre ; la saison de préparation ou moins active, «froide», de novembre à mi-avril.

Pour en savoir plus, cliquez sur l’image.

3_Ph

Le calendrier « idéal » doit donc répondre à de nombreux critères pour être adopté par la population. Pensons aux mésaventures du calendrier égyptien religieux et de son décalage par rapport à l’inondation du Nil. Le calendrier chrétien a su s’adapter et la « sagesse populaire » s’en est emparée en y greffant des dictons significatifs, en adoptant des saints patrons…
On va retrouver ces principaux saints du calendrier traditionnel qui figurent dans l’église aux côtés d’autres saints évoqués pour des protections ou des bénéfices particuliers (contre la peste, des maladies, pour la fertilité, le mariage…).

Connaissances traditionnelles et iconographie religieuse

Un des fondements de la religion est le sentiment de sécurité qu’elle procure à ses fidèles en lui donnant des repères et des moyens d’agir sur le monde et la nature.
L’église et la cathédrale étaient conçues comme des livres d’images destinés à l’éducation des masses illettrées tandis que les religieux assuraient concrètement la transmission des savoirs.
En ce sens, le mythe chrétien offrait un ensemble cohérent chargé de sens et capable de transfigurer ou de donner des clés concètes pour vivre au quotidien. En éliminant ce qui était contraire à son dogme, en assimilant ce qui le servait, l’église a ainsi élaboré au cours des siècles des représentations religieuses d’un savoir social, spirituel et moral, technique et pratique, créant une véritable civilisation à vocation universelle.

Nous pouvons suivre l’évolution de la pensée au travers de l’iconographie religieuse. Basée longtemps sur la pensée analogique qui procède par correspondance (une chose représente une autre ou un concept), à partir du XI° siècle les cisterciens mettent en place les fondements d’une pensée plus abstraite, symbolique basée sur le nombre et la forme.
Progressivement la pensée évolue dans un cadre de référence à l’histoire (supposée vraie) et au rationalisme naturaliste puis scientifique. Mais ce sera en perdant la capacité de proposer un modèle cohérent accessible à tous, ce qui est pourtant fondamental dans une société pour assurer sa cohésion, la transmission de ses valeurs et savoirs.

Pour en savoir plus, voir le document en PDF « Les dragons de la crue », Philippe Reyt
http://id.erudit.org/iderudit/022899ar

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ENIGME CASSE-TÊTE : L'énigme de l'alchimiste.

Lors des croisades, des chevaliers découvrent de nouveaux savoirs, ainsi l’un d’eux rencontre un alchimiste qui lui propose l’énigme suivante :


Alch_002

Comment transformer ces trois triangles en ne déplaçant que quatre baguettes pour obtenir cinq triangles ?

Pour la réponse Eclaire-tête, cliquez sur l'image.

Eclaire_t_te


Postérité du modèle de la Jérusalem Céleste.

Nous venons de voir l’importance de ce concept dans la civilisation chrétienne.
Nous le retrouvons aussi pour inspirer d’autres traditions :
- L’alchimie qui prend son essor en Europe après les Croisades et surtout le pillage de Constantinople (Byzance).

-L’humanisme dont Pétrarque, le poète d’amour de Laure considérée comme sa Dame au sens de l’Amour Courtois, est un des représentants majeurs au XIV° siècle. Tout comme Dante, il est inspiré par la Jérusalem céleste. En effet Les Confessions de Saint Augustin l’accompagnent toute sa vie.

- La quête du Graal* basé sur l’idéal chevaleresque en référence à un idéal céleste.
*Document PDF

www.glmrf.org/mr_img/biblio/ext-phil-symbolterre.pdf

- La Franc-Maçonnerie inspirée par la cosmogonie antique, les symboles chrétiens et l’alchimie.

- Signalons l’interprétation de l’architecture gothique comme enseignement de Sagesse et de l’Art Royal alchimique dû à Fulcanelli début du XX° siècle.

- Ces influences sont aussi perceptibles dans l’art contemporain qu’il soit religieux ou pour certains artistes inspiré du sacré.

Références

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