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AMOUR TROUBADOUR EN CHANTANT
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  • Quête de connaissances oubliées avec un esprit troubadour. Partage de contes poétiques et de poèmes-chants d'amour, illustrés de photos de nature, pour célébrer l'Amour, la vie et les troubadours.
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7 mai 2010

Les chants de Lore, Loreley

Près du fleuve, j'ai entendu un chant s'élever au-dessus du murmure de l'eau. Je me suis avancée au bord de la rive et là... entre les branches d'un saule qui pleurait en égrenant ses gouttes sur l'onde, je l'ai vu!  C'était une apparition féerique, une toute jeune fille aux longs cheveux ruisselants d'eau, vêtue de lumière.


apparition
Apparition sur l'eau


Fascinée, j'ai fait quelques pas pour mieux la voir en écartant les branches couvertes de châtons dorés et de jeunes feuilles. Elle avait disparu!
Déçue et me posant pleins de questions sur la réalité de ce spectacle, je me retournais. Un homme se tenait en haut de la butte que je devais escalader pour me retrouver en terrain sec. Il me tendit la main en riant :
- Venez, je vais vous aider.

C'était un homme entre deux âges aux yeux d'enfant pris dans un réseau de rides sympathiques. Il me hissa près de lui et là, soudain grave, il me demanda :
- Vous l'avez vue?
Je m'ébrouais de tous les débris végétaux et de la sève rejetée par le saule, si abondante à cette saison que j'eus l'impression d'avoir subi une averse. Je n'osais pas répondre, l'homme me tendit un mouchoir en disant:
- Eh oui, ce n'est pas une légende, le saule pleure vraiment, pour le reste, qu'en pensez-vous?

Je lui parlais de mes impressions : un chant dans le murmure du courant et le chuchotis de la brise dans les arbres, la forme diaprée de gouttes d'eau dans la lumière...
Il sourit et me dit simplement:
- Moi aussi je l'ai vue quelques fois et sa première apparition a même changé ma vie.

Je l'invitais à me raconter, il me dit que c'était une longue histoire et que si je voulais l'entendre, il faudrait revenir le voir. Il passait tous les après-midi dans sa cabane au fond du bois qui surplombait le fleuve à cet endroit, j'acceptais de revenir le lendemain.

1/ LORELEY dans la littérature et l'art

Comme convenu, dès le lendemain il commença à me raconter son histoire.
"Ici, nous sommes sur un terrain qui appartenait à mon grand-père, un homme de la campagne, passionné de pêche et de chasse, pas très bavard mais un brave homme respectueux de chacun. A l'époque il avait conservé un vieil abri: trois murs délabrés avec un toit de tôle rouillée. J'avais pris l'habitude de passer la soirée et la nuit en fin de semaine avec quelques copains. Je venais de fêter mes vingt ans, avec trois de mes amis nous avions bu pas mal de bières et prolongé la veillée jusqu'au petit matin. Je m'étais endormi sans m'en rendre compte, à même le sol. Le soleil était déjà haut dans le ciel lorsque je me réveillais et j'étais seul, les autres étaient partis pendant mon sommeil.
"J'avais mal un peu partout, mais je n'avais pas pour autant les idées embrouillées, je voulus me rafraîchir avec l'eau du fleuve et je descendis là où je vous ai aperçue. Je l'ai d'abord entendu chanter puis je l'ai vu et je suis resté pétrifié sur place de longues minutes sans oser bouger. Je la voyais évoluer dans l'eau, merveilleusement belle avec de longs cheveux brillants et un corps délicieusement féminin.


Femme_des_eaux
Femme des eaux


"Lorsque je voulus faire un pas vers elle, elle disparut dans les flots et je ne parvins pas à la voir ressortir. Hélas, le mal était fait, j'étais envoûté par cette fille et je ne pus la chasser de mes pensées. J'étais amoureux et toutes les jeunes filles que je connaissais alors me semblaient fades ou sans intérêt à côté d'elle. Je l'avais vu libre, en harmonie avec la nature et elle-même, je n'avais plus qu'une idée, la revoir et dès que j'avais du temps libre je la cherchais le long de fleuve.
Mon grand-père, le seul parent qui me restait et qui m'élevait se rendit compte que je n'allais pas bien. Habilement il m'interrogea et je lui racontais toute l'histoire. Il n'essaya pas de me raisonner, il me donna l'usage de ce champ et lors des vacances j'y construisis cette cabane en attendant de revoir ma bien-aimée. Il me dit qu'il l'avait vu lui aussi, mais à l'époque il était déjà avec ma grand-mère, cela l'avait empêché de succomber à la fascination, mais il avait appris... et il me dit:

Ce n'est pas toi qui choisis tes rêves, c'est eux qui te choisissent.
Ton seul choix est de les prendre au sérieux ou de les mépriser.
Si tu les méprises, ils se saisiront de toi à ton insu pour te faire vivre l'enfer.
Si tu t'y confrontes sans te laisser submerger, ils seront source de lumière.
(Marie Duval, Le choix du rêve)

"Selon mon grand-père, c'était une Loreleï et ce type de rencontre était arrivé à d'autres hommes, il m'encouragea à partager leurs expériences et leur façon de voir cette relation. C'est ce que je fis et je trouvais en effet de nombreuses traces de cette forme de passion dans notre culture, je passais l'été plongé dans ces données extraordinaires. Voyez plutôt."

L'homme du fleuve m'amena alors un gros classeur qu'il me confia pour le consulter tranquillement. Patience, je vous en parlerai dans un prochain message, en attendant vous pouvez essayer de prêter attention à vos propres rêves... ou non.

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