Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
AMOUR TROUBADOUR EN CHANTANT
AMOUR TROUBADOUR EN CHANTANT
AMOUR TROUBADOUR EN CHANTANT
  • Quête de connaissances oubliées avec un esprit troubadour. Partage de contes poétiques et de poèmes-chants d'amour, illustrés de photos de nature, pour célébrer l'Amour, la vie et les troubadours.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
17 novembre 2012

Merlin, Brocéliande et le Graal V : Le sanctuaire (Németon) de Brocéliande 1° étape

J'avais maintenant déterminé le cercle des personnages des légendes arthuriennes associés aux lieux de Brocéliande. Lancelot et Guenièvre au Pont du Secret, Viviane et son Hostié, Morgane dans le Val sans Retour, Merlin au Miroir des Fées ou avec Viviane à la Fontaine de Barenton, Viviane élevant Lancelot avec Merlin à Comper, Merlin et son Tombeau à côté de la Fontaine de Jouvence... Autant de lieux stimulant l'imaginaire par la mise en scène de multiples légendes.
Cependant je cherchais encore à rencontrer Merlin. J'avais certes aperçu l'homme qui se faisait appeler ainsi lors d'un moment fantastique vécu dans l'église de Tréhorenteuc. Hélas, j'avais questionné Fernand qui ne voulait pas m'en dire plus à son sujet et je ne savais plus où me diriger. J'en étais à me dire que si j'avais déjà eu la chance de vivre toute cette aventure, je devais peut-être m'en contenter.
Mais lorsque je parlai de mon proche départ, Fernand insista pour qu'auparavant j'explore la partie ouest de Brocéliande afin de mieux comprendre les particularités de ce lieu justifiant selon lui l'implantation du mythe du Graal.

Nous devions donc rejoindre un groupe pour visiter Campénéac, Néant-sur-Yvel et en retournant vers Tréhorenteuc, le Jardin-aux-Moines.

Carte ouest-Brocéliande-googleMap

Carte ouest-Brocéliande-googleMap

Nous étions huit en tout, notre guide et chauffeur Bastien, un homme entre deux âges, très calme et bien organisé; deux couples d'amis touristes sexagénaires avec la panoplie appareil photo, bâtons de marche, vêtements et chaussures de baroudeur, sac à dos ventrus.
Je reconnus à peine Fernand tant il avait soigné son apparence. Etait-ce grâce à la présence de son amie Lor-re-key qu'il me nomma de nouveau en épelant son nom? (Il s'était rendu compte que je ne l'avais pas bien compris). Elle était sobrement vêtue de vêtements masculins confortables qui ne mettaient pas vraiment en valeur sa féminité, mais ainsi on remarquait moins sa petite taille. Elle était silencieuse, souriait beaucoup et regardait avec une tendresse émouvante Fernand qui se montrait très prévenant envers elle.

1/ Campénéac
Notre première excursion se déroula à Campénéac, une bourgade située au sud-ouest de la forêt de Paimpont, non loin de Ploërmel. La région garde la trace de nombreux vestiges mégalithiques. Son nom autrefois était Brénéan ou Bernéan. D'après Fernand cela pouvait se traduire par "colline du Ciel ou du Németon", on retrouvait la trace de ce fameux sanctuaire de Brocéliande évoqué là aussi tout comme à Néant.
Pour découvrir des photos, voir ici.

Je lui fis remarquer qu'en terme de hauteur, la commune ne culminait pas bien haut! Il répondit en riant: "Tu verras tout-à-l'heure! En attendant, suivons le guide". Bastien se dirigeait alors vers l'église, suivi des deux couples. A peine entré, rapidement il nous dirigea vers la fameuse chaire soutenue par le diable à genoux. Les femmes, après des exclamations de surprise écoutèrent religieusement ses explications.

Campénéacdiable-chaire-campeneac-fr

Chaire de l'église de Campénéac: le diable (Asmodée) (vacanceo.com/albums_photos/voir-photo_830577.php et campeneac-fr.topic-topos.com)


L'église a été reconstruite fin XIX° sur les restes d'une ancienne église, la chaire date aussi de cette époque, et localement, devant cette représentation, on évoquait parfois Merlin, fils d'une vierge pieuse et du diable; le message était alors clair, l'église avait triomphé du diable et … de Merlin!
Un homme dit : "Nous avons déjà vu des statues de diables dans l'église ailleurs, en Italie ou en France et personne ne nous parlait de Merlin" (Photos ici)
Fernand m'attira à part et me dit: "ce diable a en effet un rapport avec Merlin, mais ce n'est pas celui-là. Ce diable est Asmodée, gardien de trésors de surcroît et je t'en parlerai plus tard".

Il fallait suivre Bastien qui sortait au pas de charge, Fernand se précipita vers lui et lui demanda de nous emmener vers la chapelle Saint-Jean. Un peu agacé, Bastien répondit que c'était bien son intention puis il nous dit que sur la commune de nombreux mégalithes avaient été érigés dont une allée couverte (un dolmen d'environ 10 mètres de long) détruite pour le passage d'une route.
Vers Saint-Jean, après la Butte de Tiot, l'endroit était effectivement situé plus haut (180 mètres environ) que le village (80 m en moyenne) et juste à l'ouest de Saint-Jean, on atteignait même 236 m, là on pouvait effectivement parler de "haut-lieu" de Campénéac.

Carte-St-Jean-de-Campeneac-GoogleMap

Carte-St-Jean-de-Campeneac-GoogleMap (Chapelle localisée en A)


La chapelle Saint-Jean de Campénéac a été fondée par les chevaliers de l'Ordre Templier avant d'être donnée aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Une fontaine coule tout près, c'est l'une des trois sources de l'Aff.

St-Jean-Campeneac-templiers

Chapelle Saint-Jean de Campénéac (templiers.org.free.fr/departements/56.php)


Le culte de la Saint-Jean d'été, le 24 juin, y était célébré autrefois. Bastien nous signala l'importance du culte de Saint Jean et même des deux Saints Jean pour les Templiers (en lien avec le solstice d'hiver et le solstice d'été).

Fernand me regarda avec un petit sourire et murmura près de moi : "Tu te souviens de Barenton"? J'acquiesçai en silence sous le regard énigmatique de Lorrekey qui manifestement ne nous comprenait pas. Pour moi effectivement, tout était réuni pour en faire un pendant de Barenton au solstice d'été: la hauteur, la fontaine, l'aspect de l'endroit avec ses grandes dalles de schiste…
Bastien nous apprit que la chapelle avait été construite sur l'emplacement d'un ermitage fondé au VI° siècle, soit à l'époque de la christianisation de la région par Saint Armel. Venu d'Irlande, il avait fondé Ploërmel  (Plou Armel: Paroisse d'Armel) non loin de là, à la lisière sud-ouest de la forêt. Et nul doute que la christianisation d'un culte de Saint Jean avait remplacé ici un culte païen des fontaines plus ancien.

Fernand se mit soudain à chantonner, Bastien se tourna vers lui et lui dit:
- Je croyais qu'on avait perdu l'air.
- Il faut croire que je l'ai retrouvé! répondit Fernand en entonnant un refrain où il était question de gars de Campénéac.
Bastien haussa les épaules et répondit aux interrogations des touristes.
- Il existe un vieux chant gallo - le langage d'ici qui est différent du breton, gallo/gaulois en quelque sorte - et ce chant dont on ne connaît pas l'air officiel s'appelle "Les gars de Campénéac", il aurait été chanté à la cour de Louis XIV qui aurait ainsi entendu parler de ce pays breton.
Lorrekey se mit alors à taper dans les mains et à esquisser quelques pas de danse et révérences autour de Fernand, cela fit sourire tout le monde et détendit Bastien avant de reprendre la route.

Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
Publicité