Sous la Rose

LA ROSE

Route des roses de couleur, fleurs de l'âme
Où chaque étape se perd ou se gagne.
Saurais-je accueillir ton symbole éternel
Energie de l'aube nouvelle d'un cycle de vie?

Dans la fraternité des destins réunis en ton nom,
Oeil de l'âme ardente oeuvrant à sa réalisation,
Rose au coeur du labyrinthe de nos vies, je te reçois.

Marie Duval

Mais qui est ce dieu à la Rose qui m'impose le silence? Voilà que je dois le découvrir...

rencontrealsace.bloguez.com

L'amour c'est comme la photo,
tu flashes sur un instantané sans mise au point,
puis tu fais des gros plans délicieux ou dérangeants.

Tu as alors le choix:

Soit tu focalises sur les défauts,
peu à peu tu ne vois plus que ça
et lorsque tu commences à développer, c'est l'épreuve
alors tu déchires tout et tu t'en débarrasses.

Soit tu prends du recul pour intégrer le particulier
dans une vision d'ensemble toujours plus large
en cultivant l'art d'aimer ton sujet sans condition
et chaque détail te fait aimer davantage l'oeuvre et son créateur.

L'amour n'est pas aveugle, mais il change notre regard,
Il lui rend son acuité pour voir le meilleur de l'humain.
Au contraire, cultiver la vision ordinaire détruit l'authenticité de l'amour.

Marie Duval

Que sont devenus nos élans?
Les avons-nous rêvés ou se sont-ils enfuis loin de nous?
Mon corps était un bâton, tu y as fait naître un dragon de feu
Parcourant en tous sens son territoire.
Il est maintenant terre épousant le ciel,
C'est tout un réseau secret qui s'y anime
Sous les ordres de l'âme et remonte à la Source.

Chaque sensation est courant dans le fleuve.
Si elle est passée, c'est qu'elle a atteint son but.
Le désir humain a fourni l'élan,
Le dragon a laissé son trésor sur la rive
Avant de rejoindre l'océan.

Ce trésor a été présenté à l'audience de l'âme.
Il a ouvert les portes du royaume de l'Ame éternelle.
Les pensées courent en tout sens
Sur le coursier fougueux de nos élans,
Mais en suivant la course du désir jusqu'à son terme,
Elles reviennent à la Source et fin de toute chose.

Marie Duval (inspirée par un poème de Rumi)

Dédié à celles et ceux qui souffrent d'un chagrin d'amour...

Sur bullesetmots, joli blog poétique

La rose noire

Tu m'as offert une rose rouge,
C'était il y a bien longtemps.
Je l'ai mise dans mon coeur
Et il dansait tout autour.

Je n'avais pas vu ses épines,
Mon coeur blessé de l'intérieur
Goutte après goutte l'a nourri
Et jour après jour elle a noirci.

Hier tu as parti sans bruit
Tu m'as dit: "c'était écrit,
Cherche au fond de ton coeur
Tu verras ce qu'est notre vie".

J'ai examiné mon coeur déchiré,
J'y ai trouvé une rose noire.
Ses pétales flétris sont tombés
Et mes larmes les ont inondés.

Alors j'ai vu un éclat de lumière:
Un diamant émergeait des débris.
Eternel comme l'Amour...
Et j'ai refermé mon coeur autour.

Marie Duval

Coeur et diamant
mabellejuly.centerblog.net

Petits commentaires:
La rose est le symbole de notre vision personnelle (et culturelle) de l'amour : rouge au temps de la passion, noire lorsque l'amour meurt, en débris lorsque notre histoire avec l'être qui fut aimé vole en éclats.
Mais si nous voyons au-delà de cette histoire particulière, nous constatons qu'elle nous a donné accès à un trésor: un aperçu de l'Amour éternel symbolisé par le diamant.
Et c'est un chemin spirituel, la Voie de l'Amour, que de "remonter" en conscience jusqu'au niveau de cette vision toujours enfouie au plus profond de notre coeur indépendamment des épreuves vécues en tant qu'humain "ordinaire".

Diamant brut dans le charbon.
science-et-vie.net

Si vous cela vous parle, vous apprécierez peut-être aussi ce poème inspiré d'une ode mystique de Rumi.

Où est-il?

Son amour sépare mon esprit de mon coeur,
Il anéantit mes idoles et mes promesses
Mon âme s'éveille dès l'aube dans son chant,
L'Ami qui me procure l'ivresse, où est-il?

Son désir s'accorde à mon désir,
Sa distance n'est pas indifférence,
Son chagrin a vaincu mes résistances.
Ma souffrance croît avec l'absence, où est -il?

S'il est dans l'âme, il n'est dans aucun lieu.
Il réside dans mon être, il ne cherche pas d'abri,
Il a mis sur mon coeur un écran où il se dessine.
Il a déposé son secret derrière cet écran, où est-il?

Mon esprit dégrisé se perd en questions,
Mais Toi qui est dans l'ivresse de l'amour sans questions,
Fais-moi signe pour que je Te rejoigne.

Marie Duval

Regard-paysage
(cronin-poesies.over-blog)

Le regard et le visage sont liés* et le regard représente mieux l’être que les traits du visage. Pour preuve, on masque le regard sur les photos des personnes qui ne doivent pas être reconnues.
Le regard fait vivre l’autre lorsqu’il se pose sur lui et selon la qualité de ce regard l’autre existe ou non, est bouleversé ou nous bouleverse.
Certains regards font entrer l’être ainsi regardé dans un autre monde et le transporte au-delà des mots. C’est le pouvoir de l’Amour exprimé par les yeux de l’Ami.

Les yeux de l’Amour

Plonger dans le regard d’un enfant
Ou d’un saint qui ne se saisit de rien,
Mais s’offre sans aucune retenue
Dans la nudité de l’âme ainsi dévoilée.

Dans son regard, affleure son identité
Mieux que sur la carte de son visage.
J’ai vu ses yeux et en un instant
J’ai eu la révélation de l’Amour.

Par l’ouverture des fenêtres de son âme,
Mon être bouleversé a expérimenté
L’absolue beauté sacrée de l’Autre
Dans son irréductible différence.

J’ai été envoûtée et mon univers
A basculé dans un monde magique
Comme une vague sans retour
Sur l’océan de l’amour inconditionné.

Yeux dans ses yeux, je disparais
Au sein de cette lumière où pourtant
J’existe plus vivante que jamais, 
Dans la vibration fondatrice de l’être.

Puis je reviens dans son regard pur
Retrouver l’Amour où je renais
Comme devant le premier soleil
Du premier matin du monde.

Marie Duval

(Tarkan sur Casafree)

L’amour naît de la reconnaissance de l’autre.
D’après Joseph Campbell (dans Puissance du mythe), « Ce type de crise qui survient du choc entre deux regards, comme l’explique la tradition des troubadours, est une expérience qui se déroule entre deux individus ».
Et cela ne répond pas aux critères de la société ou de l’autorité, mais à la liberté inaliénable des deux êtres impliqués dans la rencontre et à la valeur de leur expérience individuelle.
Or c’est à partir de cette « révolution » datant du XII° siècle et née en Provence, dans la conception de l’individu face à sa propre histoire que l’Occident a gardé cette notion de respect de la personne supérieur à la soumission à autrui. (J Campbell).

Découvrons ce qu’en dit le Maître des troubadours, Giraut de Bornelh, qui vécut fin XII° siècle, début du XIII° et fut surnommé ainsi pour sa maîtrise de l’art du Trobar qu’il aurait inventé.

Ainsi, par les yeux, l’amour atteint le cœur.

Ainsi, par les yeux, l'amour atteint le coeur,
Car les yeux sont les guides du coeur,
Ils se mettent en quête
De ce que le coeur souhaiterait posséder.
Et à l'instant de l'harmonie totale
De l'union du coeur et des yeux en une même volonté,
Le parfait amour naît
De ce que les yeux ont transmis au coeur.
L'amour ne peut naître ni apparaître autrement.
C'est l'inclination qui lui donne vie.

Par la faveur et par la volonté,
Par le bon plaisir de ces trois-là,
L'amour naît et son doux espoir
Réconforte ses serviteurs.
Car tous les vrais amants le savent:
L'amour qui naît des yeux du coeur
N'est que bienveillance et pureté.
Les yeux le font naître et le coeur le mûrit,
L'amour n'est-il pas leur fruit?

Giraut de Bornelh (voir ici)

Pour découvrir son oeuvre (en occitan et en anglais): Chants de troubadour.

Il semblerait que lorsque nous parlons d’amour à notre époque nous ayons perdu ces notions, mais si nous n’avons plus la carte, ne doutons pas que dans les profondeurs de l’esprit humain le territoire existe toujours.

* Et comment sur un autre plan ne pas penser à Emmanuel Levinas parlant du regard, du visage. Et à d’autres auteurs dont Ibn Arabi, …

Les yeux, fenêtres de l'âme.
(ephata.actifforum)

Si l'amour est la question, l'Amour est la réponse

Je souffre, mon coeur gémit dans sa douleur,
Je cherche le remède qui soulage mes maux
Et c'est l'Amour qui se présente, suprême médecin.

Je n'ai plus de repères, j'ai perdu le nord en chemin,
Je cherche ma voie dans la solitude et le désert.
L'Amour m'offre sa boussole pour orienter mon coeur.

J'ai peur, l'angoisse sature mes pensées jour et nuit,
Je souhaite trouver la paix d'un refuge en toute sécurité
Et c'est l'Amour qui me guide pour m'y conduire.

J'avais le coeur fermé et la tête sans un projet de vie,
Je cherchais la recette du bonheur sans espoir,
L'Amour comble mon coeur et me redonne goût à la vie.

L'Amour est ma religion et ma philosophie
Je fais de mon mieux pour aimer ce qui se présente,
Et le vide de ma vie est rempli par l'Amour.

Si je dois faire un choix, ce sera un choix d'amour.

Marie Duval

Qui suis-je qui te rencontre là et à cet instant?
Qui es-tu face à moi, ancré dans ta présence offerte?

J'oublie mes peurs, mes doutes, mes questions.
Je n'ai plus de repère, je ne sais plus rien,
Je n'ai même plus de désir, seulement attentive
A ces sensations qui surgissent en moi et me lient à toi.

Dans le présent qui nous unit, la vie se fait cadeau.
Tu es l'homme qui se dévoile en totale transparence;
Je te contemple, sensations lumineuses dans la lumière.

Le contact de ta peau est caresse pour tout mon corps,
Ton souffle est une brise qui m'emmène au large,
Ton parfum m'enveloppe jusqu'à devenir mon intime.
Je goûte l'essence de ta présence de tous mes sens.

Soudain tout se confond en une seule sensation d'amour
Et la porte s'ouvre pour nous sur un autre espace-temps.
C'est l'évidence ici et maintenant de l'amour qui nous saisit.

Nous sommes les enfants de la terre, accueillis par le ciel,
Nous communions ensemble, homme et femme
Et toute la vie communie en nous en cet instant magique
Où nous côtoyons le divin dans l'indicible de l'humain.

Une bulle d'amour nous enveloppe et nous met hors du temps.
Il n'y a plus de conditions, de réticences ou d'attentes,
Nous sommes ce qui est et qui se répand librement en nous,
Nous sommes emportés au-delà de toute pensée consciente
Dans la pulsation de la vie qui se suffit à elle-même.

Nous devenons les aventuriers d'une exploration cosmique,
Je plonge dans l'océan de ton âme ouvert sur tes yeux
Et je m'y oublie pour te rejoindre dans l'extase qui nous emporte.
Je suis au pays de tes bras dans un amour sans limite.

Oh, ne rien dire, accepter la splendeur de ce moment de vie,
Ne rien demander, ne rien attendre, ce qui advient dépasse
Toute espérance, anéantit tout projet et toute tentative d'analyse.

Remercier de tout son être et bénir la chance de cette rencontre
Qui met de la magie au coeur de nos existences ordinaires.
Nous sommes transformés par cette énergie nouvelle qui nous unit
Bien au-delà des limites que nous imposent notre nature et nos vies.

Je ne suis plus moi d'avoir été toi dans un nous d'amour divin,
Cet instant est inscrit à jamais dans mon corps, promesse
D'une dimension autre où l'amour se vit dans une intensité inédite
Qui consume toute autre expérience et sublime la sensorialité
Vécue dans l'immédiat de la vie où s'exprime l'amour sans besoin.

Marie Duval

Ce poème est inspiré par la vision de l'amour telle que l'exprime Eric Barret.

Quand l'homme fait des prévisions, elles semblent à sa portée:
Il a beau s'ingénier, il est impuissant devant le pouvoir de Dieu.
Il fait deux pas en ligne droite, devant lui,
Mais qui sait où Dieu va ensuite l'entraîner?
Ne t'obstine pas, recherche le royaume de l'Amour,
Car ce royaume te fera échapper à l'ange de la mort.
Renonce à ton désir, choisis la lumière de l'intelligence,
Car ce désir t'amènera à une prompte déception.
Sois le gibier du roi; ne recherche toi-même aucun gibier.

(Extrait Ode 652, RUMI)

Notre âme était comme l'univers, la coupe de l'âme pareille au soleil.
Par le vin de l'âme, l'univers était noyé dans la lumière.
O échanson, enivre ces êtres charnels, emplis d'orgueil,
Afin qu'il retire le voile à tout ce qui était voilé.
Nous sommes restés éblouis devant cet échanson:
Son vin ne donnait pas de langueur, son miel ne venait pas des abeilles.

RUMI
(Ode dédiée à l'Ami, le Bien-aimé, Shams)

L'amour est passé devant moi et je l'ai suivi;
Il s'est tourné, il m'a saisi, comme un aigle et fait de moi sa proie.
Ce fut un gain d'avoir été sa proie,
J'ai plongé dans l'océan des délices, j'ai échappé à la peine.
Celui pour qui la souffrance n'est pas un mets délicieux,
C'est qu'il n'a jamais connu le goût de ce vin.
Les prophètes acceptent toute souffrance en se fiant à cela,
Car jamais l'eau n'éprouve de crainte pour le feu.

RUMI
Odes mystiques (extrait de 309)

Dans le coeur des amants qui boivent la lie, brûlent des désirs ardents.
Dans le for intérieur des sages au coeur sombre, il y a des réfutations.
La raison dit:"Ne pose pas ici le pied, car dans l'anéantissement il n'y a que des épines".
L'amour répond à la raison: "C'est en toi-même que se trouvent les épines".

Odes mystiques (132, extrait)
RUMI

Pourquoi me plaindrais-je aujourd'hui de son évolution?
A quoi bon dire "il est devenu autre que ce que je croyais"?
Moi non plus je ne sais plus qui je suis depuis lui.
S'il est le sucre, je suis le fruit écrasé du sirop d'amour.

J'ai bu à la source , je m'y suis baignée et je m'en suis enivrée.
J'y suis devenue comme l'eau qui coule vers l'océan de sa présence.
Mon bien-aimé est si proche, je n'ai plus d'amour pour moi!
Je m'enroule au cours de l'amour, entre les rives de ses bras.
Et si cela ressemble à un piège, je ne m'en délivrerais pas.

Cesse de te révolter mon coeur, c'est vrai ma vie t'échappe,
Tel l'insecte qui va se brûler les ailes pour s'unir à la lumière
Offre-toi tout entier à la brûlure de sa flamme vivante.
Je suis libre, il n'y a pas de barreaux à ma douce prison,
Le feu de l'amour consume toutes les limites de la raison.

Mon coeur et mon âme s'illuminent comme l'étoile
Qui m'indique la Porte de Joie où m'attend l'aimé.
Mon Ami détient la clé de l'Amour, j'en suis la serrure.
Mais ce coffre est scellé de silence et la parole le détruirait...

Andréa CAPABELLA

Océan

Embarquement immédiat
Pour l'ivresse du large,
Je savoure l'intense éclat
De ce moment en marge.

J'embarque le capitaine,
Navigant de port en port,
Je ne sais où il me mène,
Il se joue de nos accords.

La nacelle de notre amour
Hisse la grand-voile,
J'ignore son parcours
Et le nom de son étoile.

Sur cet amour bateau,
Je fixe ses yeux brillants
Ses bras sont mon radeau...
Deux vagues se font océan.

Flore Entin

Visite à la Cathédrale

Chef-d'oeuvre d'art gothique

Cette merveille est dédiée à la Dame, la Madonne, Notre-Dame, elle m'a inspirée un poème:

LA DAME DE CHARTRES

D'abord un sentiment de TROP,
Emergeant d'un pays trop plat,
Elle en impose par sa masse
Solidement implantée sur son tertre.

Elle apparaît dans toute sa splendeur,
Trop haute de ses deux tours dissemblables,
Trop large et longue pour en faire le tour,
Trop richement décorée pour que l'oeil se pose.

Un foisonnement de figures, de sculptures et de lignes
Sidèrent soudain l'intelligence et la raison.
C'est une encyclopédie qui s'offre au regard,
Et chaque détail sollicite l'attention pour être compris.

Comment ne pas se sentir trop petit, trop ébloui
Et surtout dépouillé de tout savoir à ses neuf portes
Qui pourtant nous préparent à pénétrer plus avant,
A passer de la lumière vers la pénombre intérieure.

Dès que le portail  couvert de figures est franchi,
Le corps est plongé dans la magie fantastique
De cette grotte dont les perspectives grandioses
Nous accueille dans un monde de PAS ASSEZ.

Pas assez de lumière, si atténuée que l'oeil cherche
Vainement des repères dans l'immense espace horizontal,
Et se perd dans l'ombre ponctuée ça et là d'ilôts de flammes
Devant les chapelles latérales et les autels.

Pas assez de perspective au sol pour indication,
Sa croix de surface semble aussi large que longue
Avec des collatéraux grands comme une avenue
Et un déambulatoire comme une rue du moyen-âge.

Alors, en quête de lumière le regard s'élève
Entre les piliers d'une imposante forêt pétrifiée.
La lumière bleutée de centaines de vitraux
Eclaire chaque élément pourtant pas assez visible.

L'intelligence abdique vaincue par l'admiration,
Pas assez de culture religieuse ou architecturale
Pour comprendre toutes ses merveilles foisonnantes
On se sent démuni, minuscule, désorienté...

Je déambule à la suite d'un touriste avide de Tout
Je suis happée par le mouvement des visiteurs,
Pas assez de silence, pas assez de recueillement
Un tourbillon de sentiments contraires m'assaillent...

STOP.
Je m'arrête sur place
Comme pour arrêter le temps,
Ne serait-ce qu'un instant...

C'est alors que je suis accueillie par la Présence,
Un Tout diffus, maternant et enveloppant.
Je La cherche dans les vitraux, Elle est là, radieuse,
A hauteur d'étoile, Belle Verrière diffusant un bleu rare.


La Belle Verrière

Je La retrouve dans une chapelle, dressée sur son pilier
Perdue dans sa robe d'apparat d'où émerge l'enfant,
Et pourtant si noble qu'elle inspire la dévotion,
Je dépose tout à ses pieds pour entrer dans son Amour.


Notre-Dame du pilier (vue à 360°)

Je La devine, dans l'église antique du dessous.
Image archaïque qui a traversé le temps des hommes
Délivrant à tout âge son message éternel d'amour
Qui aide à repartir vers son destin, rechargé d'énergie.


Notre-Dame Sous-Terre

Cette cathédrale à nulle autre pareille, sur ses trois niveaux
Est un lieu sacré où tout homme, puissant ou humble
Est accueilli comme un enfant, aimé sans condition.
Libre d'aller plus loin sur son chemin ou celui de la Dame.

Marie DUVAL

Je frémis de toutes les fibres de mon être
Comme un arbre dans l’œil de la tempête
Je suis seule avec lui, face-à-face désarmant,
Je m’accorde au rythme de son souffle puissant.

Il fait resplendir la nuit et fuir les tristes ombres,
Hélas, il vole mon cœur au petit jour sombre
Et mon âme à son tour s’envole sans peur
Pour le rejoindre dans l’union de nos cœurs.

Que ferai-je loin de toi, désertée, sans espoir ?
Viens mon bien-aimé, viens dès ce soir me revoir,
Afin que dans mon corps abandonné communient
Mon cœur et mon âme en ta présence réunies.

Ainsi mon esprit n’y trouvera rien à redire
Et je serais à tes côtés sans même un soupir.
Dès que tu t’éloignes, je suis hors de moi.
Lorsque tu es là, je suis tout entière et au-delà.

Poème inspiré d'une ode mystique de Rûmî
Marie Duval

Trait de plume

Je vois le saphir de tes yeux,
Je goûte ta bouche au miel fleuri,
J’entends ta voix, ton rire perlé,
J’effleure le velours de ta joue,
Je sens le parfum de ta peau,
L’amour se saisit de mes sens
Et me comble des sublimes trésors
Du prince d’amour en son palais.

Je prends au filet des mots tendres
La litanie qui monte vers toi
A chaque instant de ma pauvre vie.
Hélas, il n’en reste que des bribes
Quand je voudrais dire ta splendeur.
Tous ces joyaux mon bien-aimé
N’existent que dans l’âme des amants.

Pour en retrouver le chemin
Je te cherche la nuit sous l’étoile,
Je vais par les chemins déserts
Recueillir l’écho de ton nom.
Mon cœur est un oiseau en cage
Mais son amour emplit le ciel.
Sur son aile qu’importe la distance,
Un trait de plume et tu es là…

Marie DUVAL

Inspiré d'un poème de Rûmi

Fervent d'amour

Je ne veux entendre que les chansons du Bien-Aimé,
Celui dont les œuvres me réjouissent l’âme.
Les regards profonds et chavirés de ce prince
Ont fait tomber mes défenses et m’ont rendu ivre.

Mon âme a faim de son sillage enchanteur
Qui la fait éclater en louanges de sa grâce.
Son chant inspiré dévoile la cité éternelle
Dont les rouges-gorges célèbrent les fleurs.

Dès que mon Ami vient vivre à mes côtés
Je rejoins l’assemblée des fervents d’amour.
Chacune de mes cellules vibre à son contact
Et danse l’énergie d’amour qui nous sature.

Je suis l’instrument de ce chanteur inspiré
Et les anges accordent nos harmonies subtiles.
Le brasier d’amour s’allume comme un soleil
En animant la matière extasiée de nos corps.

Marie Duval

Poème inspiré d'un poème de Rûmi.

Le choix d’amour

Préoccupé par ton propre intérêt, une mouche te terrasse,
Attentif à servir l’Amour, tu es vainqueur de dragons.

Préoccupé par ton propre intérêt, l’Ami est pour toi une épine,
Attentif à servir l’Amour, l’Ami embaume comme un jardin de roses.

Préoccupé par ton propre intérêt, la pluie de tes larmes te submerge,
Attentif à servir l’Amour, la lune te salue de ses bras de lumière.

Préoccupé par ton propre intérêt, tu es un arbre dépouillé de sa parure,
Attentif à servir l’Amour, l’hiver épanouit tes fleurs secrètes.

Préoccupé par ton propre intérêt, ton Ami déserte ton horizon,
Attentif à servir l’Amour, l’Ami réside au plus profond de ton cœur.

Tous tes états d’âme douloureux accompagnent ta quête de sécurité,
Mais au coeur du changement accepté se trouve une oasis de paix.

Tes déceptions traînent à la suite de tes désirs de plaisir,
En renonçant à les combler, l’ordinaire fera ta joie.

Apprécie l’indifférence de l’Ami autant que de tendres attentions,
Contemple sa beauté dans chaque rencontre.

Lorsque ton amour se manifeste à chaque instant de ta vie,
Même dans l’obscur de la nuit, la lune et les étoiles sont tes invités.

Marie Duval

Un poème d'amour inspiré d'une ode mystique de Rumi.

Parcours d’amour

Tu es le maître de mon corps et de mon coeur, tu mets la joie sur mes lèvres,
Tu habilles mes yeux de lumière en ouvrant les fenêtres de mon âme.
La lune jalouse la danse de tes pas et le chatoiement vibrant de ton être,
Ton amour possède un droit de regard sur ma vie au-delà de mes défenses.
Quand je t’ai vu, mon cœur a dit : « ce face-à-face accomplit mon destin » !

Je suis la bille poussée sur ton parcours dans les méandres d’une route de terre.
Elle bondit parfois avec la joie légère d’une plume, ou tombe dans l’ornière.
Elle te rejoint dans les transports du sommeil ou te perd dans les aléas quotidiens.
Elle visite la Ville éternelle de l’Amour ou s’égare près du val sans retour du doute.
Parfois elle te rend grâces en seigneur, parfois elle pleure sa déchéance.
Elle se met au service de l’amour, sur les voies de la sagesse divine,
Ou perd le sens commun et court en tous sens en te cherchant partout.

Parfois l’amoureux se réfugie dans la solitude, parfois il succombe au piège du monde.
Il porte la couronne de son excellence ou s’arrache les cheveux dans la poussière.
Il se revêt d’un honneur royal ou se cache sous les frusques du mendiant déclassé.
Son âme est un arbre qui produit autant de pommes que de bogues épineuses.
Il secrète le poison de l’amertume ou goûte le miel des promesses de l’union.
Il s’enferme dans la prison des apparences ou découvre la pure énergie de la forme.

L’amour excite de sa flèche la douleur du cœur, mais se fait aussi remède de douceur.
Il tisse la trame de la connaissance sur le territoire de la beauté révélée,
Il déchire la toile des savoirs lourds de raison aveugle et de pesante certitude.
Il blesse avec les épines des conventions contrariées avant d’y faire éclore sa fleur.
Il apaise la soif avec le vinaigre des jugements qu’il transforme en vin de folle ivresse.
Il joue des cinq sens de l’amoureux orchestrant leur harmonie dans l’extase,
Il étend son espace aux quatre points cardinaux et ouvre la verticale de la conscience.

Depuis notre rencontre, notre voie se dessine loin des illusions bien-pensantes,
Elle abolit les doutes destructeurs et condamne les impasses des séductions artificielles.
Nous sommes saisis de cette folie d’amour qui fait luire le soleil au cœur de la nuit.
Si le poisson appartient à l’océan, j’appartiens à l’amour et son océan est mon domaine,
Sans son eau vitale, je meurs de soif ; il est ma raison de vivre et sera ma dernière demeure.

Tu as levé les scellés de mon âme qui t’encense et par toi devient folle d’amour.
Ma vie-caméléon prend maintenant sa couleur, celle de « l’Amour le veut »,
Quand se conjugue au présent de l’union divine « Aime et fais ce que tu veux ».
Elle ignore le « va, cours, vole », elle acquitte ses dettes, visite le jardin de la paix
Dont la porte se referme sur ces paroles. L’Amour s’épanouit dans son silence.

Guénola Disse

Le soleil me réveille doucement et c’est l’Amour
Du corps au cœur, plus profond, plus fort, plus haut
Qui inonde mes matins, illumine mes nuits.

A-t-on le choix de ses sentiments ?
Et que serais-je si je refusais d’aller là où il me mène ?
Il me faut aimer davantage pour souffrir moins
Et découvrir sur ses pas le pays d’Amour toujours.

Alors qu’importe si je ne comprends pas,
Qu’importe les jugements ordinaires,
Si mon destin m’entraîne sur la voie d’Amour.

Si je n’ai pas choisi, je l’accepte, j’en fais ma loi
Et s’il est le Maître, j’en serai le disciple éperdu
Afin qu’il me guide là où je dois me rendre,
Dans l’Amour-lumière qui libère des entraves
Et donne sens même à l’emportement des sens.

Marie Duval