Parcours d'amour
Un poème d'amour inspiré d'une ode mystique de Rumi.
Parcours d’amour
Tu es le maître de mon corps et de mon coeur, tu mets la joie sur mes lèvres,
Tu habilles mes yeux de lumière en ouvrant les fenêtres de mon âme.
La lune jalouse la danse de tes pas et le chatoiement vibrant de ton être,
Ton amour possède un droit de regard sur ma vie au-delà de mes défenses.
Quand je t’ai vu, mon cœur a dit : « ce face-à-face accomplit mon destin » !
Je suis la bille poussée sur ton parcours dans les méandres d’une route de terre.
Elle bondit parfois avec la joie légère d’une plume, ou tombe dans l’ornière.
Elle te rejoint dans les transports du sommeil ou te perd dans les aléas quotidiens.
Elle visite la Ville éternelle de l’Amour ou s’égare près du val sans retour du doute.
Parfois elle te rend grâces en seigneur, parfois elle pleure sa déchéance.
Elle se met au service de l’amour, sur les voies de la sagesse divine,
Ou perd le sens commun et court en tous sens en te cherchant partout.
Parfois l’amoureux se réfugie dans la solitude, parfois il succombe au piège du monde.
Il porte la couronne de son excellence ou s’arrache les cheveux dans la poussière.
Il se revêt d’un honneur royal ou se cache sous les frusques du mendiant déclassé.
Son âme est un arbre qui produit autant de pommes que de bogues épineuses.
Il secrète le poison de l’amertume ou goûte le miel des promesses de l’union.
Il s’enferme dans la prison des apparences ou découvre la pure énergie de la forme.
L’amour excite de sa flèche la douleur du cœur, mais se fait aussi remède de douceur.
Il tisse la trame de la connaissance sur le territoire de la beauté révélée,
Il déchire la toile des savoirs lourds de raison aveugle et de pesante certitude.
Il blesse avec les épines des conventions contrariées avant d’y faire éclore sa fleur.
Il apaise la soif avec le vinaigre des jugements qu’il transforme en vin de folle ivresse.
Il joue des cinq sens de l’amoureux orchestrant leur harmonie dans l’extase,
Il étend son espace aux quatre points cardinaux et ouvre la verticale de la conscience.
Depuis notre rencontre, notre voie se dessine loin des illusions bien-pensantes,
Elle abolit les doutes destructeurs et condamne les impasses des séductions artificielles.
Nous sommes saisis de cette folie d’amour qui fait luire le soleil au cœur de la nuit.
Si le poisson appartient à l’océan, j’appartiens à l’amour et son océan est mon domaine,
Sans son eau vitale, je meurs de soif ; il est ma raison de vivre et sera ma dernière demeure.
Tu as levé les scellés de mon âme qui t’encense et par toi devient folle d’amour.
Ma vie-caméléon prend maintenant sa couleur, celle de « l’Amour le veut »,
Quand se conjugue au présent de l’union divine « Aime et fais ce que tu veux ».
Elle ignore le « va, cours, vole », elle acquitte ses dettes, visite le jardin de la paix
Dont la porte se referme sur ces paroles. L’Amour s’épanouit dans son silence.
Guénola Disse