La lumière de la nuit

Dans la nuit profonde

Brille une douce lumière

Qui diffuse la Paix

Dans le coeur du monde.

Le silence fait naître

Toutes les sensations

Avant de les lier

En un trait d'esprit,

Vive compréhension

De ce qui se joue

Derrière le décor

De nos illusions.

Marie Duval

Le Verbe du monde

La tête dans le ciel

Quelque soit le temps,

Nuages noirs ou blancs,

Je m'en fais du miel.

La vie change sans cesse,

Un rythme plus intense

Mène toujours la danse

Sur fond de tendresse.

Le maître de ballet,

En impose le sens:

Présence ou absence            

Sur un code discret.

J'aime le bleu infini

Au silence propice.

Dans le soir complice

Le coeur ouvre l'esprit.

Marie Duval

Dans l'harmonie du monde

Nos musiques résonnent

Pour nos corps qui sonnent.

Mes limites m'abandonnent

Et ton amour m'arraisonne.

Même trajectoire d'humain

Qui dessine nos destins.

Je rejoins le projet divin

Et libre, je dénoue les liens.

J'entends le rythme sourd

Sur la peau du tambour,

Qui ne parle que d'amour

Toutes mes nuits et jours.

Je touche la corde du son

Dans l'harmonie du don

Et je chante à l'unisson

De ce qui est vibration.

Marie Duval

Source de lumière

Le feu brûle au coeur

De mon être mondain,

Transforme mes malheurs

En chance pour demain.

C'est comme un soleil

Qui chasse les ombres,

Sa lumière m'émerveille

De détails sans nombre.

Sa source pulse la vie

En irradiant autour de moi.

Je vois le monde épanoui

Et ce qui me relie à toi.

Plus rien ne me lasse,

Quand ta paix m'envahit.

Tout m'apparaît à sa place,

J'en découvre l'harmonie.

Marie Duval

Dans le courant de la vie

Premier matin du monde,

Miracle qui se renouvelle

A chaque lever du soleil,

Aube d'une nouvelle ronde.

J'ai tout un univers en moi,

Une mer qui vit le tempo

Des marées et des flots,

Au rythme de mes émois.

L'eau déferle en caresse,

Sa force vive unifiante

Fait une forme aimante

De mon corps qu'elle berce.

Je suis dans ce courant,

Emportée vers mon destin

Aux perspectives d'embrun,

Juste célébrer le vivant!

Marie Duval

Lien à la terre

Je suis enfant de la terre,

Elle nourrit ma matière

Telle la meilleure des mères.

Les créatures du monde

Entrent dans la ronde

De l'énergie qui nous fonde.

Je suis de même structure

Que tout ce qui perdure

Dans notre mère Nature. 

Terre, mère nourricière

Qui jamais ne désespère,

Même les jours amers,

Donne moi la force toujours

De témoigner de ton amour

Avec gratitude chaque jour.

Marie Duval

Voici sous forme PDF, ces poèmes publiés sur ce blog en catégorie Echelle-de-l'âme, (tag :Echelle-de-l'âme, ou tag: vision des choses, p2 et 3).

Cette série s'intitule Echelle de l'âme.

Echelle_de_l__me

Voici une autre version, manuscrite de ces poèmes et dessins finalisés en décembre 2013! 

Echelle_de_l_Ame

Attente

La lune de ses rayons

Balayait ton perron.

J'ai longtemps espéré

Devant ta porte fermée.

Lorsque tu es passé

Près de moi bien-aimé,

Au milieu de la nuit

Je m'étais assoupie.

J'ai senti ton parfum,

La caresse de ta main.

J'ai entendu tes pas

Et le son de ta voix.

Pourtant à mon réveil

Au lever du soleil,

Tu étais reparti

Me laissant alanguie.

Marie Duval

L'auteur a fait des commentaires à propos du sujet de ce blog sur Rotas-Sator.

Voici son blog et son intervention sur le forum de Canalblog:

http://sergioh.canalblog.com 

 Ce blog pourrait vous sembler racoleur au regard des thèmes proposés tels les Templiers, Nostradamus, le carré ROTAS, la croix des huit béatitudes. Ce sont aussi, me direz vous, des histoires ressassées. 

Pourtant malgré les kilomètres d'écrits, les interprétations n'ont ni été épuisées ni même correctement éclairées. Ces thèmes d'apparence grand public sont bien plus trompeurs qu'il n'y parait. Derrière, des personnes intelligentes voir calculatrices ont veillé à la propagation de mythes soigneusement agencés. 

J'ai passé de nombreuses années à les étudier. 

J'offre un angle de vue particulier notamment par le nombre et la cryptographie et j'ai trouvé des liens cachés les reliant mais aussi résolu un certain nombre d'énigmes dans ces thèmes. Sachez qu'il y a une idée fondamentale cachée derrière tout cela, mon blog y fait allusion ... 

Vous pouvez presque lire mes articles au hasard (certains se suivent) issus de mes lectures ou de mes humeurs ce sont en général, des énigmes liées à l'histoire. Je n'en donne pas nécessairement la solution complète ce qui gâcherait votre plaisir. On peut entrevoir quelque fois des pistes. Parfois des solutions se trouvent dans d'autres articles. Parfois, on s'étonne d'une omission ou de ce qui semble une erreur. Ce sont là autant d'astuces de nos anciens qui savaient y faire pour nous embrumer la tête. 

Elles sont parfois audibles mais le plus souvent visibles même si quelque fois elles semblent "illisibles". Les énigmes d'antan étaient loin d'être anodines. Les allégories, les contes et légendes en sont partie prenante. 

N’hésitez pas à parcourir toutes les pages quand bien même cela semblerait futile et si vous le jugez bon, laissez un petit commentaire ou une référence, une autre énigme qui vous semble en lien ... 

N’hésitez pas, non plus, à revenir faire un petit tour : ces pages sont vivantes, s'enrichissent et évoluent comme le blog. Il se peut que là où il n'y avait qu'une image il y en ait plusieurs, ou du texte supplémentaire. Ce n'est jamais par hasard ! 

Le pas de deux

Il faut se rendre à l'évidence,

Nous n'irons pas très loin

Sans ce pas de deux qui nous danse

Sur la trace du destin.

Nous avons écrit tant de pages,

De l'histoire de nos vies,

Que nous abordons le rivage

Où tout se dit sans bruit...

Marie Duval

Le coeur en joie

Ton âme est la soie gracieuse

Qui pare les âmes heureuses.

Elle les revêt des mille reflets

Venus de la lumière d'éternité.

Tu m'as donné le code précieux

De l'accès à la Porte des cieux, 

Là où j'aspire à te retrouver,

Au monde des choses cachées.

Je savoure ta paix dans la joie,

J'ai le coeur tout empli de toi,

Il ne reste plus d'autre place

Que ce qui me vient de ta grâce.

Marie Duval

La fête des âmes

Tu es le pur emblème de la beauté

Qui affiche la joie de se rencontrer.

Mon âme rejoint la fête animée

Que tu inities sans même y penser.

Je chante ton nom aux étoiles

Qui scintillent sur ta peau pâle.

Sur ta silhouette qui se dessine, 

Je danse un contour d'ombre fine.

Je ne me soucie plus de l'apparence,

Je suis dans les vagues de ta présence

Illuminée par le phare de ton visage

Et je m'oublie en suivant ton sillage.

Marie Duval

L'Âme de l'humanité

Nous sommes des étincelles 

De l'Âme universelle

Sous des vêtements de peau.

Dans mon corps en lambeau

Qui sous l'effet du temps

Perd son allure d'antan,

Mon âme rejoint celles

Qui adhèrent au Réel

De toute l'humanité.

Sentiment d'être complet,

Nous sommes autant de flammes

Jaillies du feu de l'Âme.

L'élan vital parcourt,

Tel un torrent d'amour

Nos corps qui se rassemblent.

Et l'Homme qui nous ressemble,

Âme reliée au sommet,

Accède à l'unité.

Marie Duval

Le Palais de la Joie

Je suis invitée au palais du roi,

Son rire fait naître mon plaisir.

Dans son sillage fleurissent

Les grains de poussière.

Sous l'emblème de la joie

Il met en déroute l'armée

Des chagrins et des doutes

Qui ravageaient ma contrée.

Sa beauté est un gai savoir

Et suscite la bonté dans sa cour.

Aux frontières de son pays

Restent la peine et la souffrance.

Je recherche son éclat magicien,

Près de lui, le plomb transmute,

L'agencement divin du créé

S'exalte selon son intime nature.

Il sature mon coeur d'amour

Et fait de ma vie un acte de foi.

Je suis en paix près du bien-aimé

Loin du monde des possibles.

Marie Duval

La halte sur le chemin

Toi qui as traîné sur tous les sentiers de la quête

Où te mène ton désir de plénitude des sens, 

Laisse tomber la poussière et fais une halte.

Lève les yeux sur l'étoile qui attire ton regard,

Cherche le clou de la Polaire pour l'accrocher

Et dans le silence de ta nuit, fais une halte.

Toi qui es en errance, prends ce chemin

Que nul guide n'indique et devant le sanctuaire,

Ouvre les portes de ton coeur, fais une halte.

Tant de vie est déjà passée et tu cherchais

Cet endroit où l'air est plus vif dans la lumière

Et la terre plus accueillante, fais une halte.

Regarde là où tu es, laisse-toi saisir par l'instant,

Contemple la beauté qui s'épanouit dans ton âme,

Et là où la joie naît de l'harmonie, fais une halte. 

Marie Duval

5° année déjà! Cette année, l'aventure Brocéliande, Merlin et le Graal est finie ainsi que certains développements plus ou moins liés, dont le Carré Sator (Tag Rotas-Sator) et la Pierre de Lumière (Tag Graal-Lumière)! C'étaient des sujets denses avec de nombreuses recherches ardues.

J'ai publié quelques poèmes, quelques montages photos aussi . M'avez-vous suivie?

Une petite photo bilan:

Et oui, la progression se poursuit, merci à vous, à tous ces visiteurs et à Google pour ses références qui me mettent en bonne place sur certains sujets que j'aborde en "taupe-blogueuse". Merci surtout à ces visiteurs de qualité qui m'ont aidée à progresser, et à faire évoluer mon travail en y participant ou parfois en l'amplifiant. Il n'y en aurait qu'un que cela me suffirait, alors comme ils se comptent sur les doigts d'une main, je suis comblée!!

En bleu foncé, le nombre de pages vues en moyenne; en bleu clair et rouge, le nombre de visiteurs.

Et toujours un esprit troubadour: poésie, amour et spiritualité, connaissance et quête...

http://www.le-troubadour.com/instruments.html

http://milletiroirs.blogspot.fr/2011/03/la-poesie-lyrique-des-troubadours.html

Je comprenais peu à peu le raisonnement de Marco, aspirant kabbaliste, surtout lorsqu'il me conta la version de la destinée de l'homme selon la kabbale plus tardive, élaborée en particulier à partir de celle de Louria (rabbin du XVI° siècle).

Lors de l'expansion de la Lumière divine il y a "brisure des vases". A cette occasion, la Présence divine ou Shékinah aussi appelé Gloire de Dieu qui résidait dans l'Homme primordial est exilée. L'homme a donc été exilé loin de Dieu et en lui, les forces de l'Adversaire (du mal ou non-accompli) sont mélangées avec les forces divines (du bien ou accompli) liées à la Lumière originelle. 

La Shékhinah-Présence divine vit séparée de son époux divin, elle est aussi qualifiée de "veuve". On dit qu'elle a perdu sa Résidence, son "Royaume sur terre" établi au niveau de la sephira Malkhut lorsqu'elle recevait la Lumière d'en-haut, ce qui permettait alors de dire comme dans la Table d'Emeraude: ce qui est en bas est comme ce qui est en haut. 

L'homme de l'exil hors de l'Eden (le Paradis où il vivait en présence de Dieu) est orphelin. Il est aussi appelé "fils de la Veuve".

Tout ce vocabulaire, découvert en cherchant la source des légendes de la Pierre de Lumière, se retrouvait dans les romans du Graal ou chez les Francs-maçons férus de symbolisme.

J'écoutais Marco attentivement, il poursuivit: selon la Kabbale, la situation n'est pas désespérée. Les morceaux des sept vases inférieurs de l'Arbre ont gardé un peu d'étincelles de la Lumière primordiale, (du bien, de l'accompli), mais elles sont enfouies dans les "écorces" du non-accompli, du mal.

Ainsi pour le kabbaliste l'homme a un rôle à jouer: en séparant la lumière de ses écorces, il obtient une lumière qui transforme sa vision du monde jusqu'à voir Dieu dans toute création. Selon Louria, il faut parfois plusieurs vies pour y parvenir, mais la Réparation est possible. Avec elle, l'homme revient vers Dieu et Dieu retrouve sa partie féminine, la Shekinah-Présence divine, Il s'unit à elle qui s'établit de nouveau dans son Royaume. Ainsi la vie humaine a un sens et peut permettre de réparer la Brisure des Vases.

Dans ce contexte, le modèle archétypique de la Création est l'Arbre de Vie, image de l'Homme Primordial en rapport avec son Dieu créateur et toute la Création. En suivant les voies de l'arbre des Sephirot, l'homme dispose d'un plan et d'un "véhicule" (le char d'Ezéchiel) pour retrouver la source, se relier à l'Origine divine de la Création et ainsi lui permettre d'être restaurée dans son état premier. 

Les Sefirot (hassidout.org/sj/component/content/article/165-judaisme/18246-concepts-la-signification-des-sefirot)

Marco et Abdul me le confirmaient une fois de plus, l'homme ne pouvait s'accomplir, se réaliser dans tout son potentiel sans accéder à un modèle de représentation cosmique mettant en correspondance le Macrocosme (au sens d'Ordre universel) et le Microcosme (l'ordre de la dimension humaine en harmonie avec le modèle universel). 

Microcosme-macrocosme (cosmovisions.com/microcosme)

L'homme trouvait alors sa place dans ce système, découvrait le rôle qu'il pouvait y jouer donnant ainsi un sens à sa vie et surtout il se reliait à partir d'un certain stade à des forces transcendantes qui l'élevaient à des niveaux supérieurs de conscience et donc de Connaissance.

Que ce soit par le biais du Carré Sator avec ses carrés enchaînés révélant l'Ennéade divine émanant d'un seul Dieu; l'alchimie qui avec la Pierre philosophale élabore un modèle universel de la structure de toute matière émanant de Dieu; la Table Ronde accueillant le Graal qui comble les souhaits en son centre; l'arbre des Sephiroth et ses trente-deux sentiers, ses roues et son plan global de la Création permettant d'envisager le retour à l'état d'Origine en lien permanent avec Dieu; l'objectif était le même et nécessitait l'engagement complet de l'homme construisant pas à pas sa conscience grâce à une représentation cohérente de l'Univers, de ses forces et de sa propre place au sein de l'ensemble.

Le contraste était saisissant quand on considérait le vide existentiel de l'homme moderne coupé de ses racines.

Voir : Carré Sator représentation symbolique de l'Univers; Le but de l'alchimie, le Grand Oeuvre; Table ronde, modèle de l'univers, (Voir aussi ici); La Pierre Philosophale et Tipheret.

C'était la promesse de la Pierre de Lumière assimilée à la sephira Daat, Vase sacré de la Connaissance, elle se dévoilait à l'homme degré après degré, au fur et à mesure que ses expériences vécues le transformaient s'il savait les comprendre à leur juste niveau. Chacune d'entre elle représentait une occasion d'exercer son libre-arbitre et de travailler son état de conscience: l'homme ne pouvait pas changer les événements de sa vie, mais pouvait choisir sa façon de les considérer et donc finalement de les vivre. 

La Lumière divine selon le Plan divin, pouvait se répandre jusqu'en Malkhout en l'homme à travers sa pensée, son intelligence, ses sentiments, ses désirs, ses émotions, ses actes. L'homme était libre de choisir sa représentation du monde, reflet de ses pensées et de sa volonté. Et pour l'accomplissement du Plan divin, le Maître renonçait à son libre-arbitre pour se confier, le coeur empli de louanges, à l'Esprit transcendant, obéir à l'Intuition (Connaissance-Lumière divine) et accomplir ce qui devait être accompli dans l'Amour divin!

Marco et Abdul étaient chacun à leur manière sur cette voie, ils ne s'en vantaient pas, mais en permanence ils témoignaient de cette attitude qui engageait toute leur volonté à chaque instant de leur vie. J'étais très émue de parvenir à ce constat tandis qu'ils restaient simples et souriants, même en répondant à mes questions d'ignorante poursuivant peut-être des chimères… Leur sagesse en témoignait, il n'y avait pas qu'une seule voie et chaque humain avait la sienne balisée par les circonstances de sa propre vie. Pour moi, je mesurais l'immense chance d'avoir rencontrer des éclaireurs tels qu'eux, mais je savais qu'ils n'auraient pas apprécié que je me répande en remerciements lyriques, je me contentai de m'incliner devant chacun d'eux avec les mains jointes à hauteur de mon coeur empli de gratitude…

Et lorsque je dus les quitter, ils m'embrassèrent avec simplicité et chaleur en m'encourageant à poursuivre ma propre voie de "graaleuse"! Et Marco ajouta qu'à ce stade, il fallait accepter qu'il y ait plus qu'une façon de voir les choses, elles n'étaient pas forcément compatibles, mais ne s'excluaient pas pour autant! Comprenne qui pourra!

La Pierre de la Connaissance perdue et la Pierre philosophale.

Marco, qui aimait se dire apprenti kabbaliste, m'expliqua les grandes lignes de son art qui selon Abdul avait nourri le mythe de la Pierre de Lumière. Les sephirot ou sphères ou vases, étaient donc aussi des pierres et des niveaux de conscience ou d'énergie. Classiquement on en décrivait dix dans l'Arbre de la Kabbale dont la structure était comparable à l'Adam-Kadmon, archétype de l'Homme primordial vêtu de la Gloire de Dieu, mais aussi à la Jérusalem céleste.

Arbre des sephirot (it.wikipedia.org/wiki/Ein_Sof-Albero_della_Vita_di_Davide_Tonato)

La Kabbale  (M-A Ouaknin, Mystères des chiffres), est le fait de recevoir ou d'atteindre la Lumière de l'Infini et l'ensemble des techniques permettant la réalisation de cette réception. C'est une autre façon d'être au monde, plus ouvert et éveillé au miracle de la vie relié au divin.

Pour la kabbale le monde a été créé avec les lettres de l'alphabet. Les lettres qui sont aussi des nombres, sont donc au centre de tout rapport au monde. Ainsi vivre c'est savoir lire la création, déchiffrer les textes et les interpréter. Les lettres et leurs combinaisons ont un pouvoir et un rôle dans les processus de libération de l'âme et de guérison du corps.

La kabbale est aussi un art d'amour entre le masculin et le féminin qui sont en relation en toute chose. Le masculin est diffusion d'énergie, offrande de lumière; le féminin est réception, accueil de la lumière. Le féminin assure la "résidence" ou présence de la lumière appelée shekinah (ou chekinah), Présence divine.

L'homme peut accéder à la réalité fondamentale de la lumière ou énergie qui est à la base de tout le créé. Le kabbaliste apprend à utiliser l'énergie selon les dix sephirot-transformateurs d'énergie qui chacune lui donnent accès à un niveau de conscience et donc une vision du monde, de lui-même, et de ses rapports au monde, différents.

Dans cette philosophie de vie, on retrouve la voie de sagesse traditionnelle du "connais-toi toi-même, tu connaîtras l'univers et les dieux".

J'interrogeai Marco sur la séphira Daat, selon lui elle occuperait la position de jonction de toutes les forces de la création sur l'Arbre des Sephirot. Toutes les connaissances y seraient contenues, d'où son symbolisme de Pierre de Connaissance. 

Avant le péché d'Adam, Daat, Pierre de Lumière-Connaissance aurait été à la place de Tipheret (au centre-coeur du système) d'où elle a été éjectée par les conséquences de la Chute. 

Dans la condition humaine ordinaire, l'homme est dans la dualité et non plus l'harmonie, Daat est donc invisible. Elle est à construire pas-à-pas dans la conscience, au-delà de la dualité, jusqu'à la conscience du Soi. En attendant, elle reste voilée au plus profond de l'âme. 

Je demandai à Marco comment concrètement reprendre le chemin de Daat, de la conscience? Il me dit en riant que j'étais bien ambitieuse voire même téméraire face aux dangers que ce chemin représentait (raison pour laquelle il avait été voilé…). C'était certes un Jeu, mais un jeu sacré dont l'enjeu était le passage du moi au Soi, la formation du "je" à la ressemblance du "Je" divin. 

Pourtant il accepta de m'exposer des aspects plus abordables de cette mystérieuse sephira Daat, en s'appuyant en particulier sur ce qu'en dit Marc-Alain Ouaknin. En Daat se trouve la Connaissance qui n’est pas du côté du savoir positif mais plutôt de l’intelligence émotionnelle résultant de l'expérience de vie (ce qui s'intègre dans l'être, donc le fait "naître avec" à un niveau supérieur, ce qui est le sens même de con-naissance). 

Hochma, Binah et Daat sont trois modalités différentes d’aborder le monde : poétique, logique et émotionnelle.

Dans le langage de la kabbale, Hochma est appelée aba ( père ), c'est le langage poétique; Binah est appelée ima ( mère ), c'est le langage logique. Cette notion explique un des aspects du Commandement "Tu honoreras ton père et ta mère": ce qui te vient de l'un et de l'autre, du côté poétique et du côté logique! 

Daat concilie les points de vue de Hochma et Binah, et à son niveau supérieur elle s'identifie à Keter. Dans son niveau inférieur, Daat est au centre des aspects de l'intellect et de ceux de l'émotionnel. Selon le Zohar, Daat est la clé des six émotions. Voir ici.

Daat est en fin de compte le but de la kabbale. La voie de la connaissance  permet de convertir notre regard sur le monde au fur et à mesure de notre évolution.

Pour Marco, la connaissance du fonctionnement du cerveau humain et des différents états de conscience était une véritable science au sein de la Kabbale qui rejoignait sur bien des points les avancées de la psychologie actuelle.

Mais il insista, nous ne pouvons pas atteindre directement la sephira Daat, nous devons passer par une autre sephira, Tipheret, aussi nommée la Pierre de Dieu, la Pierre philosophale. C'est en effet à partir de là que s'établit le contact entre l'esprit de l'homme et l'Esprit divin. 

Pierre Philosophale (t3m.voila.net/doc_pierre_philosophale.htm-cercle_carre_triangle)

Pour cela, l'homme doit progresser en conscience jusqu'à "s'établir" dans son centre-coeur en Tipheret, à partir de laquelle il est ensuite guidé directement par le Soi (ou Dieu…) qui cherche aussi à établir le contact, mais ne peut le faire qu'à partir de cette sephira. 

Marco me signala que Saturne est le dieu de la quête de la Pierre philosophale, de l'alchimie qui a pour objet de transmuter le plomb (métal de Saturne) en or, et c'était aussi le dieu romain de l'âge d'or, Saturne, Sator le laboureur…, encore un lien avec les transformations du Carré Sator.

Mais avant tout, l'homme qui accède au niveau de conscience de Tipheret se tient "dans son coeur", là où s'harmonisent toutes les forces contraires. Il voit alors toutes choses avec "l'oeil du coeur", avec le "coeur pur", objectif des chevaliers de la quête du Graal!

Lors de nos expériences vécues nous disposons de notre libre-arbitre: soit nous "redescendons" dans la conscience de l'homme de la Chute qui "se trompe de cible" (définition du péché!) et donc oriente mal son énergie. Soit nous choisissons de nous mettre dans l'axe de la Voie du coeur, dans le niveau de conscience de l'équilibre-harmonie au-delà de la dualité, en contact avec le divin ou le Soi supérieur, dans l'amour inconditionnel, autant d'attributs correspondant à Tipheret. 

Ainsi par son oeuvre inlassable d'élaboration juste de son système de représentation du monde, l'homme qui se place dans son centre-coeur d'énergie peut accéder à la dimension divine. Là il y perçoit sa place et son rôle dans la création. Il se met dans l'axe qui relie les énergies du microcosme et du macrocosme pour oeuvrer selon les plans divins.

Selon Abdul, je devais explorer la source commune des principaux récits concernant le destin de Lucifer et d'Adam lié la Pierre de Lumière. Nous avions vus que c'était d'abord dans les milieux de la Gnose (Connaissance) d'Alexandrie, que la Connaissance perdue lors de la chute de Lucifer était représentée par le symbole de l'Emeraude ensuite transformée en Graal.

Mais de la pierre précieuse à la pierre de construction, il n'y avait qu'un pas franchi allègrement par Abdul. Dans les légendes arabes du Roi Salomon, les légendes juives du Temple de Jérusalem, de la Jerusalem céleste puis dans les légendes chrétiennes, la pierre était un matériau de base évoqué sous son aspect de pierre de fondation, pierre d'angle… aussi bien en termes de secrets mathématiques, géométriques et architecturaux qu'en termes spirituels, (le Christ y étant alors souvent associé).

Rituel de la pierre d'angle en égypte (egyptos.net/egyptos/pharaon/imprimer-le-rite-de-fondation-d-un-temple-egyptien.php)

On retrouvait cet usage dans le terme de Pierre philosophale dont la quête a traversé de nombreuses époques.

Des sources anciennes avaient effectivement nourri les monothéismes ou religions du Livre. On en retrouvait les traces dans des oeuvres perses, grecques et pré-kabbalistiques. Mais c'est surtout la mystique hébraïque élaborée à partir du II° siècle avant notre ère, qui retint notre attention, elle exposait toute une science sur ces données, et ce d'une manière très approfondie. 

Depuis, les connaissances avaient beaucoup évolué et se retrouvaient avec leurs différentes strates ajoutées au fur et à mesure du temps dans la Kabbale hébraïque. Aussi pour faire le point sur ce courant de pensée complexe, Abdul me proposa de rencontrer un de ses amis, un aspirant kabbaliste* nommé Marco.

Son carnet d'adresses le mettait manifestement au carrefour de différentes traditions sans qu'il semble prendre vraiment partie. Je le lui dis et je lui demandai d'un ton léger comment il s'y retrouvait. Il me répondit que dans son tout jeune âge, il avait vécu en côtoyant des musulmans, des juifs et des catholiques, alors quand il avait découvert le personnage de Merlin et sa Table Ronde symbole de l'Univers, cela l'avait beaucoup aidé. Il avait pris les étoiles comme pôle et depuis il perdait moins le Nord! 

Et puis surtout chaque être humain était appelé à vivre l'évolution de la conscience jusqu'à la fine pointe de l'âme, qu'il le sache ou non, or lui se sentait profondément concerné par cette quête spirituelle qui sous ses différentes formes selon les civilisations tournait toujours autour des mêmes sujets: l'Univers, le sens de la Vie, la place et le destin de l'humain en son sein! Il y avait bien de quoi remplir toute une vie sans épuiser le sujet!

Je rencontrai donc Marco, un sexagénaire discret qui savait à la fois écouter et expliquer patiemment. Il était petit, mince, avec des cheveux gris fournis et lorsqu'on parlait de sa passion, ses yeux sombres s'illuminaient derrière ses lunettes bleues. Il était si heureux de pouvoir partager que j'eus plus l'impression de lui faire plaisir en discutant avec lui que de le déranger. 

* Pour découvrir les principes généraux de la Kabbale, voir ici.

Intéressé par notre travail sur le Carré Sator exposé par Abdul, il nous fit d'abord remarquer que parfois les sephirot, habituellement présentées sous la forme d'Arbre, peuvent l'être sous forme de Roues (les Rotas du Carré Sator). Le centre en est alors la sephira Tipheret, Beauté-Harmonie.

Roues des sephirot (esoblogs.net/923/l-origine-des-sephiroth)

Par ailleurs, l'Emeraude peut symboliser la quatrième sephira, Tipheret (Beauté, Harmonie), celle qui correspond au coeur.

Mais surtout Marco nous parla de la première Kabbale (du II° siècle au XII°) qui reposait sur l'interprétation mystique du premier chapitre de la Génèse (la Création, les débuts du monde terrestre et humain) et du premier chapitre d'Ezéchiel décrivant le Char de Dieu. 

Elle était donc basée d'une part sur le "maassé beréchit" ou Oeuvre du Principe ou Commencement qui étudie la structure de la Création et son rapport à Dieu; d'autre part le "maassé merkava" ou Oeuvre du Char, exploration mystique de la rencontre avec Dieu et de la montée initiatique vers les mondes supérieurs.

Et selon Marco, l'important était de comprendre comment l'homme pouvait envisager de réintégrer sa condition première. La pierre de Lumière dont je cherchais à reconstituer l'aventure mythique était un symbole de ce désir de restaurer un monde de représentations cohérent avec l'aventure de la parcelle de divinité en l'homme qui aspire à l'union suprême. 

Dans le Sefer Yetzirah élaboré au X° siècle, les pierres (ou matériaux) sont les fondements de la Création reposant entre autres sur les dix Sephirot. Ce terme pluriel désigne aussi les récipients ou vases qui ont reçu la Lumière divine pour constituer l'archétype de l'Adam Kadmon-image de Dieu, ils sont représentés sous l'aspect de l'Arbre de Vie ou celui de la Jérusalem céleste, tous archétypes de la Création de Dieu à différents niveaux (voir par exemple le symbolisme du pectoral du grand prêtre du Temple, ici) 

Marco expliqua: il y a d'abord l'Infini divin, l'En-Sof, le Dieu caché, puis l'influx divin  (ou Lumière) passe en Kether, la sephira du sommet d'où il diffuse dans toutes les sephirot, pour se déployer jusqu'en Malkhuth, la sephira de base. Kether est aussi appelée la Couronne, elle est la Pierre dont émane toute la création. 

La sphère symbolisant la Connaissance dans ce schéma des sephirot est nommée Daat ou Daath, mais en fait cette sephira (qui serait la onzième) est absente de la représentation habituelle de l'Arbre! Et Marco me dit que c'était justement son absence qui en faisait tout l'intérêt.

En effet, Daat, le Vase ou la Pierre de Connaissance est la porte de l'intuition, du 3° oeil frontal (symbolisé par l'Emeraude frontale de Lucifer), de l'ouverture de la conscience à la Connaissance. 

La Connaissance (Gnose en grec) signifie "naître avec": le savoir intégré dans l'esprit et le corps lors de l'expérience vécue transforme la personne en changeant ses représentations et donc ses capacités de penser, puis d’agir. 

L'un des symboles de cette sephira est une coupe, d'où la légende d'une coupe disparue (assimilée au Graal). En effet, selon la Kabbale, lors de la Création, la Lumière émanée de l'Absolu divin remplit les trois premiers vases ou sephirot: Kether (Couronne), Hokhma (Sagesse) et Bina (Intelligence). Mais les autres à partir de Daath se brisent et Daath tombe dans l'abîme!

La Présence divine vit depuis en exil. Cet événement se nomme la "brisure des vases" et la Kabbale s'intéresse à leur "Réparation" pour de nouveau accueillir la Lumière et faire revenir la Présence divine.

Pour en savoir plus sur Adam et Eve, Abdul me recommanda l'étude de la Genèse, mais en retournant aux racines du texte hébreu, en utilisant par exemple le travail de Annick de Souzenelle qui commente les premiers versets de la Génèse à partir du texte hébreu dans ses deux tomes Alliance de Feu.

Dans le jardin d'Eden, Adam doit travailler et garder la Adamah (la Terre dont il est constitué): il doit par un travail de prise de conscience progressif sous la conduite de Dieu, monter en niveau de conscience afin d'accomplir tout son potentiel à la ressemblance de Dieu.

Pour atteindre à la ressemblance, l'Adam-image d'Elohim, doit se nourrir de tous les arbres du jardin, images des énergies divines. Mais il ne doit pas manger de l'Arbre de Connaissance.

A de Souzenelle traduit le verset Gen 2 16 concernant cet ordre divin, en utilisant "accompli ou non-accompli" pour bien ou mal, et "muter" au lieu de mourir. En effet, Adam après la faute ne meurt pas, mais change de façon de voir et de rapport à Dieu, c'est une "mutation" de sa nature. 

Ce verset devient donc: De l'Arbre de Connaissance de l'accompli et du non-encore accompli, tu ne mangeras pas de lui (nous) car dans le jour où tu mangeras de lui (nous) muter absolument, tu muteras.

Elle commente: Le fruit de l'Arbre de la Connaissance, de celui-là (qui est de "nous", le divin lui-même) tu ne mangeras pas (car tu dois muter-évoluer) et dans le jour où tu mangeras de lui (de nous) cesseront tes mutations (c'est-à-dire ton état sera fixé à un stade où tu ne peux plus évoluer).

Elohim a créé l'homme, mâle et femelle. D'après le texte hébreu, l'homme est mâle et femelle, c'est-à-dire capable de "se souvenir" (= mâle) de cette partie féminine de lui-même donnée par Dieu comme aide (son ishah, son face-à-face) qui "contient" (= femelle) sa force d'accomplissement.

Elohim dit "croissez", c'est-à-dire grandissez, allez vers la totalité de vous-même. Il dit aussi "multipliez", ce qu'elle commente ainsi: la multiplication est le fruit de la croissance, le fruit correspond à un niveau de "terre intérieure" accompli et est le germe du fruit de la terre suivante.  Il ne doit donc pas être mangé, ce qui bloquerait le processus, mais réutilisé pour parcourir un niveau supérieur de conscience.  Le dernier fruit, total accomplissement de l'Arbre de la Connaissance, sera celui de l'unité absolue avec le NOM (Tétragramme, Nom de Yahvé: YHVH).

Genèse 2 finit avec le verset 25, ils sont deux et non plus dans la confusion l'un de l'autre, la conscience de cette séparation étant la condition pour devenir Un à l'issue du travail d'accomplissement guidé par Dieu. 

Ils sont nus et un jeu de mots en hébreu met ce mot nu en rapport avec "rusé" ou connaissant (la ruse étant Sagesse divine*), donc ils sont nus et ne sont pas confondus (ce qui est mal traduit par "ils n'ont pas honte"). (Voir ici)

* A de Souzenelle la Lettre chemin de vie… "Moi la Sagesse, j'habite la ruse et je pénètre la connaissance des desseins" Prov 8 12 traduit de l'hébreu.

Elle commente: cet état de nudité est savoir-faire dans la perspective du chemin qui est à parcourir, le long duquel Dieu sera guide. L'Homme éveillé à la connaissance est celui qui sait qu'il est deux! L'Adam est devenu conscient qu'il doit épouser sa femme intérieure. 

Notons que ne peut être "épousé" (intégré en tant qu'énergie, niveau de conscience) que ce qui est séparé (mis dans le "face-à-face" de la conscience). 

Mais Adam ne garde pas la terre intérieure dont il est constitué, son Adamah, et laisse son ishah, (son aide pour communiquer avec Dieu), suivre les propositions du Serpent (avec un jeu de mot sur nu, connaissant). Après le péché, ils voient qu'ils sont nus et confondus. 

Adam et Eve se voient nus - Ethiopie (rolpoup1.blogspot.fr/2010/12/propos-des-tuniques-doubli.html)

A de Souzenelle commente: La "nudité" dont il s'agit est exprimée par un mot légèrement différent de celui qui traduisait en Gen 2 25 "la connaissance du chemin que ish et ishah devaient parcourir". Ce mot nouveau affirme que le chemin est parcouru et le but atteint. L'Homme se croit éveillé. L'illusion est totale!

Avec le péché, la verticalisation ne peut plus se faire, l'énergie fuse à l'horizontale et s'investit dans le monde extérieur. Fermé à son féminin intérieur, Adam réduit à sa dimension animale, se tourne vers la femme biologique, extérieure, qui pour la première fois à la fin de ce chapitre (Gen 3) sera nommée Hawah, Eve. Il se tourne vers elle et c'est vers elle désormais que se dirige sa montée d'énergie (montée du désir).

L'Homme dans le péché reste image de Dieu, mais le Souffle divin (Rouah ou Rûah) n'agit plus en lui pour le mener vers la ressemblance.

Rappelons que le sens de péché est "mal viser", "se tromper de cible"!

Seul Dieu au coeur de Ishah peut faire savoir. Car le "face-à-face" ish-ishah est nécessaire pour "communiquer" et savoir. Or le coeur de Ishah est maintenant habité par le Satan qui a donné à Adam l'illusion d'une nudité conquise, c'est-à-dire l'illusion d'une connaissance totale.

Ainsi Adam a perdu la connaissance du fonctionnement de sa conscience dans son rapport avec Dieu, avec son féminin intérieur et les énergies qui le constituent. Il a perdu son accès à la Ressemblance et donc à la Connaissance. 

Dans son intérêt, Dieu l'exile alors du Paradis afin de ne pas manger de l'Arbre de vie, ce qui le fixerait dans cet état sans évolution possible. Dieu l'envoie sur la terre avec une tunique de peau remplaçant le vêtement qu'il a perdu, (mais cette tunique de peau a un potentiel de lumière). Adam ne communique plus avec son ishah intérieure, il ne la distingue plus puisqu'il est maintenant confondu avec elle, aussi il doit travailler la terre extérieure jusqu'à ce qu'il retourne à son Adamah (la terre dont il est constitué, sa terre intérieure) et reprenne le travail de ses terres-énergies intérieures. 

Le motif de cette évolution dramatique de l'homme sera étoffé dans des légendes inspirées de cet épisode. 

Adam, qui à son tour après Lucifer, a perdu le vêtement de Lumière-Connaissance, a le droit d'emmener la Pierre de Lumière, symbole de cet état édénique perdu. (Dans certaines versions, son fils Seth reviendra la chercher).

Le vêtement de Lumière perdu correspond au Corps de Gloire et sera évoqué en Perse sous forme du Xvarnah, principe de souveraineté et de divinité. Ce principe se retrouvera dans les symboles de royauté d'autres civilisations et dans les légendes du Graal comme nous l'avons déjà vu.

Il sera procuré à celui qui franchit tous les obstacles de la quête et voit le Graal, creusé dit-on dans l'émeraude de Lucifer (la Pierre de Lumière) et ayant contenu le sang de Jésus-Christ. Dans ce dernier aspect, remarquons la combinaison des couleurs Verte (de l'émeraude) et Rouge (du sang) qui unit des principes fondamentaux et complémentaires. 

Le sang y représente les "mérites de Jésus-Christ". 

Dans la Bible, l'âme est dans le sang (par exemple : Gen 9 1). L'âme est aussi dans le Vase si l'on en croit le récit de la création d'Adam à partir d'un vase d'argile fétide séchée secondairement animé du Souffle-Rouah divin. On voit la richesse de ce symbole, synthèse de ces croyances sur la nature et le destin potentiel de l'homme créé à l'image de Dieu. 

Hélas nous avions perdu ces références traditionnelles en cours d'évolution, nous n'avions gardé que l'image d'un objet précieux et magique, Vase-calice-coupe, capable de contenter le désir de l'homme, avec inévitablement une forte connotation matérielle dans une époque matérialiste coupée de ses racines spirituelles.

Perspective d'évolution

D'après les récits légendaires religieux et mythiques, Lucifer puis l'homme ont perdu leur vêtement de Lumière ou de Gloire avec leur place de "plus proche de Dieu" en tant que vicaires-représentants et louangeurs-chefs de prière de Dieu, gardiens de la Lumière. 

Mais pour l'homme désireux de reconquérir son potentiel de Lumière-Connaissance, il existe une possibilité de retrouver cet état édénique de proximité divine, un chemin d'évolution vers la Ressemblance. Les voies proposées sont différentes selon les traditions: quête du Graal archaïque confondue avec la quête de royauté puis christianisée, chemin du christianisme avec Jésus-Christ qui rappelle "vous êtes des dieux" (Jean 10, 33), voie du Coran à la suite de Mohammed, tradition du Joyau qui exauce les souhaits dans le bouddhisme…

Transfiguration-corps de lumière du Christ (johnhensondotnet.files.wordpress.com)

Ces voies étaient la plupart du temps associées à un objet symbolique, le Graal de Chrétien de Troyes, le Chaudron d'immortalité celte, la coupe de Djemshid puis la coupe de Salomon, le Calice-Graal de Joseph d'Arimathie, le Chintamani ou Joyau bouddhique. Ainsi la voie se confondait souvent avec celle de la conquête d'un Saint Bol permettant en tant que contenu (élément masculin)- contenant (élément féminin) de conquérir l'Unité et retrouver la condition de l'Homme primordial vivant en harmonie avec la Création et son Créateur.

Abdul était satisfait de l'évolution de mes recherches, il me dit que j'avais gagné le titre de "Graaleuse" et nous en avons ri en enchaînant des jeux de mots vaseux sur notre matière fondamentale, vase transformée en Vase! 

Sa passion était contagieuse et même si je comprenais que pour lui c'était devenu vital, il ne perdait pas pour autant le sens du jeu en m'entraînant toujours plus loin…