Folklore: la lore du peuple V
TEMPS, SAVOIR ET POUVOIR
Depuis l’Antiquité, le savoir en général et lié au temps en particulier a été l’enjeu du pouvoir le plus souvent religieux, puis politique dans la période moderne. Pensons aux concurrences des hauteurs chargées entre autres de rythmer la vie des bourgs: les clochers d’église et les beffrois communaux (dans les communes libres à partir du XI°) équipés de cloches puis d’horloges.
Le savoir officiel était imposé par l’Eglise, parfois sous peine de mort*, il était fixé et détenu par les puissants même s’il était fondé sur des données erronées (terre plate au centre de l’Univers, décalage du calendrier de 10 jours imposant la réforme grégorienne en Europe au XVI° siècle, désynchronisation du lever de Sirius et des crues du Nil en Egypte…). Mais en parallèle s’est développé un savoir lié à des observations le plus souvent locales ou loco-régionnales transmises secrètement pour éviter les condamnations de l’Eglise officielle.
(*Pour avoir repris les thèses de Copernic, Giordano Bruno meurt sur le bûcher, Galilée est condamné : pour l’Eglise au XVII° siècle, l’héliocentrisme – la terre tourne autour du soleil et n’est donc pas le centre immobile de l’univers - est inacceptable.)