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AMOUR TROUBADOUR EN CHANTANT
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  • Quête de connaissances oubliées avec un esprit troubadour. Partage de contes poétiques et de poèmes-chants d'amour, illustrés de photos de nature, pour célébrer l'Amour, la vie et les troubadours.
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lore
21 novembre 2008

Folklore: la lore du peuple V

TEMPS, SAVOIR ET POUVOIR
Depuis l’Antiquité, le savoir en général et lié au temps en particulier a été l’enjeu du pouvoir le plus souvent religieux, puis politique dans la période moderne. Pensons aux concurrences des hauteurs chargées entre autres de rythmer la vie des bourgs: les clochers d’église et les beffrois communaux (dans les communes libres à partir du XI°) équipés de cloches puis d’horloges.
Le savoir officiel était imposé par l’Eglise, parfois sous peine de mort*, il était fixé et détenu par les puissants même s’il était fondé sur des données erronées (terre plate au centre de l’Univers, décalage du calendrier de 10 jours imposant la réforme grégorienne en Europe au XVI° siècle, désynchronisation du lever de Sirius et des crues du Nil en Egypte…). Mais en parallèle s’est développé un savoir lié à des observations le plus souvent locales ou loco-régionnales transmises secrètement pour éviter les condamnations de l’Eglise officielle.

(*Pour avoir repris les thèses de Copernic, Giordano Bruno meurt sur le bûcher, Galilée est condamné : pour l’Eglise au XVII° siècle, l’héliocentrisme – la terre tourne autour du soleil et n’est donc pas le centre immobile de l’univers - est inacceptable.)

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20 novembre 2008

Folklore: la lore du peuple IV

LA VIE TRADITIONNELLE
Pour retrouver les racines du folklore, objet de notre réflexion de départ, il nous faut retrouver le contexte culturel dans lequel il s’est élaboré.
Autrefois, les hommes vivaient en contact étroit avec la terre, ils chassaient, pêchaient, cueillaient (au Paléolithique) avant de travailler le sol pour en tirer leur subsistance ou élever leur bétail (Néolithique). Or ces activités sont fortement dépendantes des saisons, du territoire et des aléas climatiques.

SAVOIR ET TEMPS
Tout un savoir sur ces données s’est élaboré génération après génération en parallèle avec une perception du sacré liée à une conception du temps cyclique (retour fixe des mêmes fêtes et activités saisonnières) et non linéaire (enchaînement d’activités sans lien ni sens particulier comme dans la course moderne au temps par exemple).

RITES ET SAVOIRS
Les rites rythmaient la vie en se répétant régulièrement avec des temps forts d’entrée dans les saisons principales, ils favorisaient la transmission de savoirs concernant les activités traditionnelles le plus souvent en s’appuyant sur les mythes et les religions. Ce savoir concernait de nombreux domaines selon les besoins du groupe d’appartenance : culture, élevage, flore, faune, médecine, maturité sexuelle et fertilité, règles de vie et de rapports hiérarchiques ou entre les sexes, histoire et généalogie, astronomie, géographie, orientation, contruction, météorologie, géométrie, arithmétique…
La mémoire était fondamentale en l’absence d’écrit et tout ce qui pouvait lui servir de support était utilisé (récits, spectacles, danses, symboles, contes, repères géographiques ou construits…).
Tout comme les aèdes grecs (ex Homère), les bardes formés par les druides apprenaient par cœur des vers au rythme particulier véhiculant de nombreuses connaissances cachées sous l’apparence de contes, d’histoires ou d’épopées.  Plus tard les troubadours prenaient le relais, ils masquaient eux aussi leur savoir sous des aspects plus ou moins anecdotiques ou poétiques, à la fois pour préserver les secrets et se protéger des instances dangereuses (Inquisition de l’Eglise).

19 novembre 2008

Folklore: la lore du peuple III

MISE EN SCENE COSMIQUE
Le rituel initiatique – la mise en condition amenant le changement d’état de conscience et donc de statut dans la société - fait référence en général à un mythe fondateur expliquant le monde depuis sa création et relie l’initié à un groupe, dans un temps et un système de référence immémorial paraissant immuable. Ce processus offre une vision du monde cohérente et stable à l’initié, donne un sens à la vie en général et à sa propre vie intégrée à la fois au groupe et au monde sous tous ses aspects visibles et invisibles.

L’ENJEU DE LA VIE
Mais ne rêvons pas, dans les sociétés traditionnelles où elle se pratiquait, l’initiation en elle-même n’était pas une partie de plaisir (mutilation, sévices corporels, exposition aux fauves et aux dangers naturels…) et engageait souvent la vie au sens propre du terme. L’intensité de ce qui se vivait préparait des chasseurs-guerriers ou des mères-épouses prêtes à vivre la réalité d’une vie très difficile et cruelle en sacrifiant leur vie au groupe et à la survie de l’espèce, de façon quasi-instinctuelles.

L’ENSEIGNEMENT TRADITIONNEL ET SECRET
Nous voyons que ce qui survit dans le folklore au travers principalement des écrits fixés au XIX° n’est que le sommet de l’iceberg de la somme des connaissances auxquelles l’homme traditionnel pouvait accéder. Mais attention, c’est du même ordre dans le domaine du savoir actuel : des pans immenses de savoirs sont accessibles, bien peu s’y intéressent et encore moins ont les capacités nécessaires pour y accéder.
Nous avons vu qu’un engagement vital absolu était requis pour recevoir certaines connaissances et renaître avec. Nous savons par ailleurs que des connaissances secrètes concernant les capacités cérébrales de l’humain en lien avec les structures de l’univers étaient réservées à un tout petit nombre (prêtres, chamans, savants alchimistes ou philosophes…). Dans toutes les sociétés secrètes ou religieuses, cette transmission particulière « initiatique » s’est effectuée sous le sceau du secret quant aux rituels impliqués. Cela correspond aux courants gnostiques (de Gnose : connaissance en grec) et aux connaissances ésotériques.

L’ésotérisme n’est donc pas « inaccessible » et rigoureusement secret. Mais il nécessite une implication totale de l’être et des capacités particulières pour en comprendre le sens « de l’intérieur ». Une transformation de l’être dans ses croyances, sa façon d’être au monde et de penser est nécessaire pour accéder à la connaissance intérieure. L’intégration de cette connaissance transforme alors l’être à un autre niveau, le faisant ainsi renaître différent.

15 novembre 2008

Folklore : la lore du peuple II

LE MONDE SELON LE FOLKLORE
Le folklore semble être la survivance de rituels exprimant des croyances et plus ou moins des connaissances parfois transmises par «initiation» - voir plus loin - dont le sens s’est perdu puisque le système de représentation du monde dans lequel ces traditions s’exprimaient a profondément changé et se rattache plus aux conditions de vie de type néolithique (ce qui était le cas de la grande majorité des humains jusqu’à la moitié du XX° siècle) qu’au confort de la vie moderne. Le flolklore est donc l’évolution en bout de course, à bout de souffle, jusqu’à la caricature absurde parfois, de ces croyances traditionnelles coupées de la source vivifiante de leur mythe de référence.
Nous repérons d’ores et déjà plusieurs termes liés au folklore, sur lesquels nous allons revenir avant d’aller plus loin : savoir, connaissance, initiation.

SAVOIR ou savourer le sel de sagesse
Savoir vient du latin sapere, verbe qui signifie littéralement posséder une saveur au sens gustatif du terme. Le mot a d’abord évolué sous une forme évoquant de façon imagée la personne possédant cette saveur de sagesse associée au savoir dans l’Antiquité. Vous avouerez que cela ne manque pas de sel, symbole lui aussi de sagesse et d’esprit!
De façon plus conventionnelle, le savoir évoque un ensemble de données objectives disponibles indépendamment de l’humain qui les possède.

CONNAÎTRE ou naître au long cours
Connaître signifie littéralement naître avec (conoistre au XI° siècle : co – naître), le savoir intégré transforme la personne en changeant ses représentations et ses capacités de penser, d’agir. C’est la base de l’apprentissage pendant lequel « le métier rentre dans le corps ».

ENTRER DANS LA DANSE
L’initiation (de initiatio en latin, début ou commencement) désigne un événement ou un rite d’entrée, de passage permettant au postulant qui est prêt à la vivre dans tout son être (dans un état de transe, - c’est-à-dire de modification de conscience - le plus souvent) d’accéder à un niveau de conscience supérieur. Ce nouvel état modifie sa vision du monde et l’introduit dans un groupe particulier en lui transmettant des connaissances qui lui donnent une place au sein du groupe. L’initiation permet selon les étapes franchies, d’être ou de devenir, un membre actif et efficace de la société.

8 novembre 2008

Folklore : la Lore du peuple

VOUS AVEZ DIT POPULAIRE ?
Il faut se rendre à l’évidence, ce terme de folklore est bien souvent dévalorisé et on lui attribue facilement le sens péjoratif de « populaire », même si ces dernières années des initiatives ont redonné un peu de noblesse à des fêtes traditionnelles qui rassemblent souvent beaucoup de personnes autour d’une forme particulière de culture.
Les anciens disent que l’origine de certaines de ces fêtes se perd dans la nuit des temps, autant dire qu’on n’en sait pas grand chose et que sous des processions, des rituels aux aspects grotesques ou même ridicules, le sens originel est si bien caché qu’il est souvent perdu même pour les organisateurs et acteurs!
Il reste l’occasion de «faire la fête» qui se termine parfois en beuveries plus ou moins mémorables peu propices à redorer le blason de la tradition, mais qui sont toujours socialement valorisées à défaut d’être valorisantes pour ceux qui s’y abandonnent.


SAVOIR FOLKLORIQUE
Pourtant si nous faisons l’effort de ne pas rester à ce niveau «petite tête et gueule de bois», cela peut devenir intéressant. Allons d’abord faire un tour du côté de l’étymologie. Le mot Folklore est un mot composite : Folk et Lore, forgé fin XIX° siècle en Angleterre.
Folk, c’est le peuple.
Lore dérive du verbe anglais to learn: apprendre et signifie science, savoir ou connaissance.
La LORE désigne ainsi la Science Traditionnelle

Le folklore au sens noble du terme correspond au savoir traditionnel - d’un groupe humain le plus souvent local ou régional - qui se transmettait oralement d’une génération à l’autre. Ce savoir concernait aussi bien des tours de métier en milieu rural ou artisanal, des connaissances rituelles, astronomiques, géographiques, calendaires, agricoles, végétales ou animales.... Son expression utilisait des contes, des fêtes rituelles, des danses ou processions traditionnelles.

LE COIN DU FOLKLORISTE
Les spécialistes du folklore sont apparus dès le XIX° siècle, dévalorisés eux aussi tout comme leur sujet, par la culture officielle. Ils ont commencé à s’intéresser au patrimoine traditionnel lorsqu’il était déjà en déclin. Il faut dire qu’auparavant, il était intégré à notre culture occidentale rurale d’une façon si évidente que nul « savant » n’y accordait de valeur propre. Mais les conditions de vie ont profondément évolué avec l’industrialisation et la valorisation du mode de vie urbain.
Ce savoir oral qui n’était plus adapté à l’époque disparaissait avec les vieux qui le détenaient encore en droite ligne de leurs ancêtres par une transmission orale continue depuis des millénaires. Il fallait donc le recueillir et le figer dans l’écrit au risque de le dénaturer avant qu’il ne soit totalement perdu.
Merci à eux de ce bel effort malgré les limites liées aux difficultés du genre, le passage de l’oral si vivant, en constante évolution sur des bases traditionnelles pour s’adapter à l’art de conter et surtout à l’auditoire risque fort de perdre sa saveur propre dans l’écrit, d’autant plus si sa forme est travaillée pour être mise au goût de l’époque.

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